Page:Boiteau - Légendes pour les enfants (Hachette 1861).djvu/98

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nom ne puisse être cité avec honneur ; et, quand la gloire de mes ancêtres n’ajouterait rien à mon mérite, je ne suis pas, par moi-même, un parti à dédaigner. La fortune m’a donné assez de biens pour que je puisse soutenir la dignité de votre race ; et, quand ces biens seraient moindres, je ne pourrais vous taire la vive affection que j’ai pour la princesse votre fille, non pas tant à cause de sa beauté, qui est incomparable, qu’à cause de ses vertus qui sont sans exemple. C’est donc à vous de faire ma joie ou ma peine. »

Il est peu de sages filles qui ne soient inquiètes quand on leur parle de contracter mariage et de quitter le toit paternel. Geneviève fut bien troublée ; mais ses parents accueillirent Sifroy, et par obéissance elle devint dame palatine[1].

  1. Note 8 : Les anciens seigneurs du Palatinat s’appelaient palatins. Le Palatinat, divisé en bas et haut Palatinat, s’étendait autrefois sur les deux rives du Rhin, entre la Souabe, Bade et la Westphalie. Primitivement, les comtes palatins étaient des officiers chargés de rendre la justice dans les palais de l’empereur. Le Palatinat devint peu à peu leur domaine héréditaire.