Page:Bolingbroke - Des devoirs d'un roi patriote et portrait des ministres de tous les temps, 1790.djvu/11

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La forme essentielle de la monarchie ne doit pas être conservée si elle est attentatoire à la liberté : salus populi suprema lex. Toutes mes idées, en fait de gouvernement, sont impartiales ; je ne suis, en écrivant, ni Whig ni Torg, du moins je cherche à éviter l’excès des deux partis. Je n’habille pas les rois comme autant de Jupiter burlesques, tenant dans leurs mains les destinées de la race humaine, et lançant la foudre sur les rebelles Titans ; je ne veux pas non plus tomber dans l’excès contraire ni les dépouiller si complètement qu’il reste à peine de quoi couvrir leur majesté : je n’ai eu d’autre but que de fixer ce principe ; savoir, qu’il faut limiter le pouvoir de la couronne de manière à assurer la liberté du peuple.

On m’objectera peut-être qu’en voulant restreindre le pouvoir d’un bon prince, on produit en même temps de l’embarras dans son administration, et de là le mécontentement des peuples occasionné par ce défaut de pouvoir nécessaire : pour conserver la tranquillité publique, et procurer la prospérité nationale. Mais ce qui rendrait l’administration défectueuse sous un bon roi, produirait une subversion générale sous un mauvais prince.

Il m’est doux, au milieu de ces réflexions, de jeter un regard de complaisance sur la constitution britannique ;