Page:Bolingbroke - Des devoirs d'un roi patriote et portrait des ministres de tous les temps, 1790.djvu/37

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La popularité était telle qu’elle devait être dans les gouvernements mixtes, la vraie base de l’autorité, prérogative que les autres nations abandonnent à leur prince, mais qu’un roi d’Angleterre est obligé d’acquérir. Cette reine fut pénétrée de cette vérité, et toute sa conduite, pendant son règne, fut mesurée sur l’intérêt et l’honneur de sa nation, une véritable tendresse pour son peuple, et une entière confiance dans son attachement. Elle fit de grandes choses et en sentit toute la valeur. Dans son intérieur elle montre beaucoup d’affabilité et même de la familiarité, non pas celle qui tient à la faiblesse, mais à la bonté. Elle sut cacher toutes les faiblesses de son sexe ; et si elle se livra quelquefois à des atteintes de coquetterie, ce ne furent que des éclairs passagers qui firent ressortir davantage son caractère. Elle eut des amis et des favoris, mais ils n’oublièrent jamais qu’elle était reine.

Jacques premier n’eut que des vices ;au lieu de se concilier l’estime et l’affection de son peuple, il chercha à lui en imposer : il voulut inspirer du respect en propageant cette maxime absurde et extravagante qu’on ne cesse de répéter à tous les rois, qu’ils sont des êtres intermédiaires entre Dieu et les hommes,et qu’il faut toujours comparer les mystères de