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ANTOINE MANSEAU.

donner une bonne passe, pour se présenter au souverain juge et en être bien reçu.

Il entra avec de si beaux sentiments à l’Hospice de St. Joseph, le 1er d’Octobre 1864, et depuis ce moment, il ne cessa de se préparer plus prochainement au grand passage du temps à l’éternité.

Il se familiarisa tellement avec la pensée de la mort, qu’il en était tout préoccupé. Cependant cette sérieuse pensée, loin de l’attrister, en le rendant sombre et mélancolique, semblait ajouter un nouvel agrément à son caractère naturellement enjoué et aimable. Aussi parlait-il de sa mort prochaine, comme on parle d’un jour de fête et s’entretenait-il avec ceux qui le visitaient, comme d’un événement qui ne l’aurait pas regardé.

Tous ont admiré en lui, jusqu’à ses derniers moments, ce calme profond dans lequel son âme était si solidement établie. Il pouvait donc dire avec St. Jérôme : « C’est bien à tort, ô mort, que l’on te représente si terrible ; car je ne te considère que comme une bonne sœur avec laquelle je vais entrer dans mon éternité. »

Avec un homme si bien disposé, il ne fallait pas user de beaucoup de ménagements, pour l’avertir qu’il était temps de recevoir les derniers sacrements. À la nouvelle que lui en donna