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persistante de Charles IX permet de supposer que la vacance ne va pas tarder à s’ouvrir.

Telle était la situation au coniniencement de 1574, c’est-à-dire moins de deux ans après les cruautés de la Saint-Barthélémy. Elle ne pouvait être plus critique, car la révolte faisait chaque jour des progrès et la santé de Charles IX, au contraire, donnait de moins en moins d’espérance. Ce fut la reine-mère qui fit tète à l’orage et parvint à le surmonter. Elle para à tous les dangers avec une énergie virile. Ecartant tout d’abord le péril d’une conspiration, elle fait arrêter et exécuter La Mrjle et Coconas, et garde plus étroitement le roi de Navarre et le duc d’Alençon prisonniers à Vincennes. Puis, malgré le vide du trésor, elle lève trois armées, dont la plus importante est envoyée en Normandie, et les deux autres vont en Languedoc et en Poitou.

L’armée du Poitou, destinée à combattre La Noue, était placée sous les ordres du duc de Montpensier, qui groupa autour de lui les gentilshommes de la région restés fidèles au roi. Dès le commencement de mai, Montpensier entrait en campagne, et, après avoir séjourné quelques jours à Parthenay, il se fixait à Sainte-Hermine, pensant bien que l’ennemi ne refuserait pas la bataille. Mais celui-ci, au contraire, ne cessait de temporiser. Persuadé que les retards ne pouvaient qu’affaiblir des adversaires sans cohésion. La Noue, en général habile, laissait se prolonger un état de choses qui devait servir à sa cause. La mort du roi était imminente, et celte disparition, en augmentant le désarroi des catholiques, profiterait aux huguenots. Ceux-ci crurent même au décès de