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Page:Bonnefons - Durant - La Pancharis, éd. Blanchemain, 1878.djvu/126

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De la rebaiser sans cesse.
Nos corps serrement estraints
Sont, sans contrainte, contraints
D’une mignardise estrange,
Faire un amoureux eschange,
Et doucement anhélants
Vont leurs deux âmes meslants.
Les languettes frétillardes
Se font des guerres mignardes,
Et sur le rempart des dents
S’entrechoquent au dedans.
O ! combien de gaillardises,
O ! combien de mignardises,
Aperceurent ceste nuit,
Et le flambeau et le lit,
Seuls tesmoins de nos délices,
Seuls tesmoins de nos malices,
Lors qu’estroitement pressez
Nous nous tenons embrassez.
Et qu’une chaleur fondue
Par les veines épandue,
Va d’une douce liqueur
Attiédissant sa langueur,
Lorsque ma bouche sa bouche
Folastrement escarmouche.
Par doux baisers savoureux.
Par doux baisers amoureux !
Soudain je commence à dire :
O dieux ! gardez votre empire
Et jouyssez seurement
De ce hault gouvernement !