Page:Bonnellier - Nostradamus, 1833, tome 1.djvu/336

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— Et toi, que je n’espérois plus revoir, tu es venu aussitôt !… car tu t’es rappelé tes paroles : mille fois le serment de t’aimer et de t’entraîner dans ma tombe, eh bien ! oui, la tombe aussi nous réunira, nous ne nous quitterons plus… Michel, je t’appartiens, je suis à toi !… la douleur que tu m’as causée me rend ta possession plus désirable et plus chère… tous les autels seront bons pour nous unir, — tous les lieux me seront bons pour jouir du bonheur enivrant de tes caresses… » En prononçant ces délirantes paroles, Laure de la Viloutrelle laissoit fléchir son corps sur le bras de Nostredame, elle inclinoit sa tête sur sa poitrine, et de ses yeux ardens quêtoit un regard d’amour qui répondît à son amour.

Michel eut de la honte pour cette femme qui n’en avoit pas ; il éloigna doucement le corps charmant qui s’abandonnoit à sa volonté, et d’une voix grave :

— Laure de la Viloutrelle, lorsque Dieu