Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/128

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cher les uns des autres, à les réunir en un seul point. C’est sur la rétine, comme sur une toile placée derriere les humeurs, que se fait cette réunion. Le point lumineux qu’elle produit est l’image parfaite de celui dont les rayons émanent. Ces rayons composent ainsi comme une double pyramide qui va de l’objet à l’œil. Les deux pyramides sont opposées l’une à l’autre par leur base, & cette base est dans la prunelle. La pyramide extérieure a son sommet dans l’objet : la pyramide intérieure a le sien sur la rétine. D’autres pyramides, d’autres traits de lumiere réfléchis de même par d’autres points de l’objet viennent à la fois tomber sur la rétine & y tracer l’image de ces points. De toutes ces images particulieres se forme l’image totale de l’objet. La partie de la rétine sur laquelle cette peinture repose est dans une agitation continuelle. Chaque point lumineux a son mouvement propre, qui transmis jusqu’au siege de l’ame par les dernieres ramifications du nerf optique, y fait naître une perception. L’amas des perceptions partielles compose la perception totale de