Page:Bonnet - Essai de psychologie - Principes philosophiques sur la cause première, 1755.djvu/155

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nions des philosophes sur la nature de notre être. Je ne parle point de l’antiquité qui croyoit l’ame humaine un composé d’atomes, un feu, un air subtil, une émanation ou un souffle de la divinité. On ne s’imagine plus qu’en subtilisant la matiere on la spiritualise. On ne sait plus ce que c’est qu’une émanation ou un souffle de la divinité. Je ne veux donc parler que des philosophes modernes. Les uns, fondés sur ce que nous ne connoissons pas la nature intime des substances, ont cru que la matiere pouvoit penser, & ont tout matérialisé. D’autres, confondant la pensée avec l’occasion de la pensée, ont nié que la matiere existât, & ont tout spiritualisé. D’autres, évitant sagement ces deux extrêmes, ont admis l’existence de la matiere & celle des esprits. Ils ont uni des substances matérielles à des substances spirituelles : ils en ont formé des êtres mixtes , au rang desquels ils nous ont placés. à la vérité, ils ne se sont pas accordés sur la maniere de cette union : mais si les hypotheses qu’ils ont imaginées sur ce sujet ténébreux ne