Page:Bornier - Œuvres choisies, 1913.djvu/208

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Qui firent expirer le Christ dans les tourments,
Malgré les Pharisiens plus doux et plus cléments,
Et voyant le pouvoir des Romains avec joie,
Si ce pouvoir les aide à mieux garder leur proie !

PAUL, descendant de l’échelle à Faustus, en lui montrant Lydie.

Ce qu’elle dit vaut mieux, fils, que ce qu’elle fait !

LYDIE, se retournant.

L’ouvrage est donc fini ?

PAUL, brusquement.

Fini… non !

LYDIE

En effet.
Approche alors.

PAUL, allant vers les deux femmes avec une certaine hauteur.

Salut, femmes ! Que Dieu vous aide !

LYDIE

Ami, cette maison, c’est moi qui la possède.

PAUL

Elle est riche, tant mieux, mais j’espère en ce cas
Que ta richesse au moins ne te possède pas !

LYDIE

Ton langage est étrange.

PAUL

Oui, c’est ce qu’on assure ;
Quelquefois je lis mal dans ma pensée obscure,
Mais quand le jour s’est fait lentement, je vois mieux.

LYDIE

Une flamme bizarre est aussi dans tes yeux ;
Serais-tu déguisé comme un rhapsode antique ?
Cependant ton métier…