Page:Bornier - Œuvres choisies, 1913.djvu/224

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ELYMAS, se levant d’un bond.

Un chrétien ! Sacrilège !
L’apostat de Damas ! qu’Abraham me protège !
Qu’on le chasse à l’instant !

LYDIE

Il est mon hôte ici.

ELYMAS

Alors, c’est moi qui pars ! Duumvir, viens aussi ;
Va chercher tes licteurs ! Qu’en prison on les traîne !

AFRANIUS

Non, il est protégé par la loi souveraine.

(À Paul.)

Respecte l’empereur, la loi telle qu’elle est,
N’ameute point le peuple. — Et fais ce qu’il te plaît !

ELYMAS

Nous verrons ! nous verrons, duumvir trop facile !

AFRANIUS, à part, regardant Paul.

J’aime cet homme-là !

ELYMAS

Retournons à la ville.

AFRANIUS

Non, rabbin ; attendons encor ; je veux juger
Si ce chrétien pour nous est vraiment un danger :

(Regardant au dehors.)

Les vierges, les vieillards, en blanche théorie,
Accompagnent Bacchus et Sylvain. — Je t’en prie,
Écoutons et voyons.

(Le cortège paraît, entourant les deux statues de Sylvain et de Bacchus. Deux prêtres se dirigent vers Mégara et lui offrent une lyre qu’elle prend.)
MÉGARA, en passant près de Faustus.

Faustus, écoute bien :
Peut-être te ferai-je aimer nos dieux, chrétien !