De toutes les prisons vient briser les barreaux,
Ils font signe à César qui fait signe aux bourreaux !
Les pierres cette fois… Frappez et sans relâche !
Non, rabbin, je ne sais… mais j’hésite !
Oh ! le lâche !
Que veux-tu ? Ce qu’il dit nous parle au cœur à tous ;
Les pierres de nos mains tombent, qu’y pouvons-nous ?
Peuple stupide, prêt pour toutes les démences !
Rabbin, moi je te dis que ces foules immenses,
Ces pauvres gens sans pain, qu’on bâtonne et qu’on hait,
Ce peuple que tu crois semblable au chien muet,
Ces esclaves perdus dans une ombre profonde,
Jetteront un tel cri qu’il remuera le monde !
Du char qui les foulait trop pesant est l’essieu :
Vous, rabbins, leur manquant, je leur apporte un Dieu !
Le duumvir… enfin ! Cette fois je vais prendre
Ma revanche.
Retiens ce que tu vas entendre.
Scène II
César, dont tu parlais avec tant de dédain,
Règne, comme tu sais, aux rives du Jourdain ;
Il reconnaît nos lois, il écoute nos prêtres ;
Si le peuple entraîné par la fureur des traîtres,