Et César (le César de ce jour que j’annonce)
À ce nom qu’aujourd’hui le mépris seul prononce,
Crîra : Sois mon salut, maître, et sois mon soutien !
Ce triomphe de Dieu, peuple, sera le tien !
Car ce Dieu juste et bon, mort sur la croix infâme,
Aura conquis les rois en refaisant leur âme !
Mais la tienne d’abord, je la veux conquérir :
Pour cela je dois vivre et pour cela mourir.
Hâte-le donc ce jour ! Abrège tes épreuves,
Venez à moi, venez, esclaves, vieillards, veuves,
Tous les déshérités, tous ceux que l’on maudit,
Peuple, ton Dieu se lève, et ton jour vient ! J’ai dit !
Oui, notre jour viendra !
Je préfère qu’il vienne
Sans plus attendre.
Bien ! ton idée est la mienne
Comment se nomme-t-il, ce chrétien ?
Paul.
Fort bien.
Il vaut mieux qu’Elymas : je me ferai chrétien !
Ce peuple, Afranius, tu vois comme on l’excite !
Ce chrétien, devant toi, duumvir, je le cite
Avec son compagnon. — Jugez-le sans surseoir.
Tous deux à mon prétoire ils paraîtront ce soir.