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Scène VI

PAUL, FAUSTUS, LYDIE, MÉGARA, Esclaves
MÉGARA

Nous voici, nous voici, maître ! Bonnes nouvelles :
Faustus va bien après ces blessures cruelles ;
Pauvre jeune homme ! Puis, nous avons rencontré
Sur la route Elymas de licteurs entouré ;
Afranius nous a raconté cette histoire ;
J’en ai ri, j’en ai ri, comme tu peux le croire.

LYDIE

Trop pour une chrétienne, enfant !

MÉGARA

Oui, j’en conviens,
Tant de gaîté va mal à de nouveaux chrétiens ;
C’est vrai, ma sœur, il faut que je le reconnaisse,
Me voilà grave comme une diaconesse !
Et pour le bien montrer et prouver sans retard
Je veux veiller moi-même aux apprêts du départ :
Il faut aux voyageurs, que souvent l’on repousse,
Les fruits, le pain azyme et les jarres d’eau douce.

(Prenant quelques ballots aux mains des esclaves.)

Allons porter ceci dans le vaisseau d’abord.
— Faustus, aide-moi donc.

(Faustus obéit.)

Voyez comme il est fort !

FAUSTUS, chargé des ballots.

Plus que je ne pensais.

MÉGARA

J’en voulais être sûre.
Tu ne souffres donc plus vraiment de ta blessure ?

FAUSTUS

Non.