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VII

PIERRE ET JEAN

POUR LA CAISSE DES ÉCOLES DU XI e ARRONDISSEMENT eux enfants fréquentaient l’école, unpeu par force ; Le syllabaire avait à leurs yeux peu d’appas ; Les plus petits poissons prennent vite l’amorce, .Mais les petits enfants ne leur ressemblent pas ! Pierre, à peine arrivé, mettait tout en tumulte ; Déguenillé, rageur, hier comme aujourd’hui, Il jetait au hasard les cris, les coups, l’insulte, Du matin jusqu’au soir ; — Jean faisait comme lui ! Les chasser ?.., non, la peine aurait été trop forte ; Leurs familles étaient pauvres ; il fallait donc Habiller les enfants, non les mettre à la porte ; Puis, le meilleur remède est encor le pardon !