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Page:Botrel - Chansons de route, 1915.djvu/190

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Dites à ma douce compagne
Que je l’attends chez les Élus,
Là-haut « dans une autre Bretagne »
Où nous ne nous quitterons plus ;

Remettez-lui ma croix de Guerre ;
En la lui donnant, dites-lui :
« Hier, il ne la méritait guère
Mais il l’a gagnée aujourd’hui. »

Dans la bonne Glèbe natale
Mettez-moi… quand vous le pourrez ;
Après quoi, sur mon humble dalle
De granit gris, vous graverez :

« Dans son dernier lit-clos de chêne,
Poète et soldat tour à tour,
Ici gît un crieur de Haine
Qui n’avait rêvé que l’Amour. »

(Arras, juillet 1915.)