Le plus beau marin de la Rance
Fut longtemps Jean-le-Gabarier
Renommé pour son endurance
Au temps qu’il était morûtier :
Les jours de grand marché, les filles
Venaient lui dire : « Embarquez-nous ! »
Et l’on dit que les plus gentilles
Lui faisaient toutes les yeux doux !…
Voguez, voguez, belle gabare !
Voguez, voguez, au gré du flot,
De Pleudihen à Saint-Malo :
C’est l’Amour qui tient la barre
Quand on revient (bis)
De Saint-Malo
À Pleudihen !
Et voilà qu’un soir de tempête
Les pauvres gens rentraient chez eux
Lorsque le vent maudit les jette
Contre le rocher de Bizeux !…
Et, depuis lors, chaque dimanche
Quand vient à sonner la Mi-Nuit.
On voit une gabare blanche
Qui descend la Rance… sans bruit !
Voguez, voguez, blanche gabare !
Voguez, voguez, au gré du flot,
De Pleudihen à Saint-Malo :
C’est la Mort qui tient la barre
Quand on revient (bis)
De Saint-Malo
Á Pleudihen !