Page:Botrel - Chansons en sabots, 1912.djvu/92

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I

Nul ne connut jamais son âge ;
Son nom ? ma foi, pas davantage ;
Sa famille ? il n’en avait pas :
On l’avait trouvé sur la plage…
On l’avaitPauv’ ’tit gâs !

II

Sans un tendre mot qui cajole,
Sans jamais aller à l’école,
Vêtu de trous du haut en bas,
Il poussa comme une herbe folle :
On l’avaitPauv’ ’tit gâs !

III

Lorsque la mer était mauvaise
Il chantait, le cœur plus à l’aise,
Gîté, malgré vents et frimas,
Dans un abri de la falaise :
On l’avaitPauv’ ’tit gâs !

IV

Dédaignant faucille et charrue,
De bonne heure il fut la recrue
D’un capitaine Terneuvas
Et s’en fut pêcher la morue !
On l’avaitPauv’ ’tit gâs !