Page:Botrel - Contes du lit-clos, 1912.djvu/246

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Pense à moi souvent, très souvent…
Et, chaque fois que le grand vent
Viendra de la côte bretonne,
Laisse-le te bien caresser :
Il t’apportera le baiser
Que je lui donne.

Je prîrai la Vierge d’Arvor,
Bien que j’invoque — et mieux encor
Sainte Anne… lorsque je suis seule :
C’est Elle qui doit, dans les cieux,
Protéger tous les petits-fieux,
La bonne Aïeule !

Retiens bien ce que je te dis :
Celle à qui tu donnas jadis
L’anneau d’argent des accordailles
Sera fidèle à votre amour
Et t’espérera jusqu’au jour
Des épousailles !

Sans adieu, mon petit Yvon :
Je dicte ces mots, qui s’en vont
Sonner bien doux à ton oreille,
À ta cousine Lénaïk,
Et je signe :
Veuve Rouzik,
Ta pauvre vieille !








(Musique de Théodore Botrel. — G. Ondet, éditeur.)