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justes et sages mesures de l’administration avaient réduit ce chiffre à 20,500 ; il est moindre, encore aujourd’hui.

À la fin du siècle dernier, il y avait à Copenhague, sur 120,000 habitants, 3,400 indigens ; il y en a maintenant trois fois plus.

En 1798, on en comptait à Rome 30,000 sur une population de 147,000 âmes. Il en est de même en ce moment, bien que la population soit diminuée.

On évalue à un vingt-cinquième la population indigente de l’Italie.

Venise présente, sur une masse de 100,000 âmes, près de 70,000 pauvres, c’est-à-dire les deux tiers.

À Amsterdam, sous le régime français, il y avait, sur 217,000 individus, 80,000 pauvres ou indigens : ce nombre est fort réduit.

À Berlin, sur 188,000 âmes, on ne compte que 12,000 nécessiteux.

Dans le canton de Glaris, le quart de la population est dans l’indigence.

Selon un autre calculateur qui n’élève la population de l’Europe qu’à 170 millions, le nombre de pauvres y est de 18 millions ; la proportion est au Danemark de 5 pour 100 ; en Angleterre, 10 pour 100 ; en Hollande, 14 pour 100 ; en France, 5 pour 100 ; en Russie, 1 pour 100. « On sent, dit le journal où je copie cette note, combien cela est idéal ; en Russie le paysan vit avec un peu de pain et de légume ; en Angleterre il lui faut de la viande, du thé, du sucre, du rhum. »

Je réponds : ceci ne prouverait rien si le paysan russe qui mange beaucoup, dépense en quantité ce que l’autre paie en qualité ; ou si le sucre, le thé, le rhum, ne coûtent pas plus en Angleterre que le pain et les légumes en Russie. Néanmoins l’observation n’en est pas moins juste au fond, et il est évident qu’on ne peut totaliser le nombre des pauvres, non seulement