Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/140

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quités découvertes depuis peu dans le lac de Bienne, dont il me montre une très-curieuse collection appartenant au musée. J’y vois des haches de pierre, des gaînes en bois de cerf et autres os travaillés, qui ressemblent beaucoup à ceux que j’ai découverts dans nos tourbières de 1834 à 1840, et qui sont dessinés dans l’édition de 1846 de mes Antiquités celtiques et antédiluviennes.

Ces reliques des lacs de la Suisse doivent remonter à la même époque que celles de la Somme et des gisements celtiques. Peut-être même celles d’Abbeville sont-elles plus anciennes, car jamais, avec ces haches de pierre et ces instruments en os et en corne de cerf, je n’ai trouvé de métaux ou d’instruments qui en étaient faits, tandis qu’on en a recueilli beaucoup dans les lacs de la Suisse. — Je suis convaincu que nous ne sommes qu’au début de ces découvertes lacustes, et lorsque l’on pourra former une compagnie ou association scientifique pour le draguage des lacs et des fleuves, non-seulement dans notre Europe, mais en Afrique, en Asie, dans le voisinage des lieux où furent de grandes cités, et sur quelques points de l’Amérique, on trouvera des trésors. Les tourbières, essentiellement conservatrices, n’ont été explorées qu’en quelques endroits : leur flore et leur faune restent à faire. Puis sous ces tourbières vous trouvez le diluvium, et dans le diluvium, encore des traces de l’homme. Où s’arrêtera cette étude ? Dio lo sa. Que les villes construisent des musées : je leur promets, si ce goût des recherches souterraines et de l’histoire d’un autre âge se soutient, que ces musées seront bientôt remplis : il suffira que chacun y apporte son