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son musée, son gymnase, sa bibliothèque fondée en 1660, ses bains, etc., et dont on ne parle pas davantage.

À Winterthur, je change de train. Je retrouve M. F** et sa jeune femme.

Nous sommes bientôt à Saint-Gall, où l’on change encore une fois de train. J’ai le temps d’y faire une promenade. C’est une ville dans un jardin : maisons propres, élégantes, jaunes, vertes, blanches, séparées par des arbres. Des fabriques s’étendent au loin dans la campagne. Saint-Gall est à six cent soixante-dix mètres au-dessus du niveau de la mer, et deux cent soixante-quatorze au-dessus du lac de Constance : aussi l’air y passe pour très-sain, et ses points de vue pour les plus beaux du canton.

Nous partons pour Rorschach. Cette voie, élevée sur des murs et des terrasses, domine les plus grands arbres. Une plantation de sapins fait, de cette hauteur, un effet fort étrange : on croirait voir un champ d’asperges de belle dimension.

À cinq heures un quart, nous descendons une côte, la plus rapide que j’aie parcourue en chemin de fer, et l’on arrive à une étroite vallée dite gorge de Steinbachtobel, qu’on traverse sur deux ponts. Nous passons le bourg de Sanct-fiden. Le long de la voie est une rivière ou torrent.

À six heures, se montre, à gauche, le lac de Constance. À droite, nous avons une suite de petites vallées d’un aspect agréable.

Après Mœrschwyl, la vue devient plus belle encore : en outre du lac, on distingue au loin plusieurs villes, mais le jour commence à baisser.