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de l’endroit où la Thiele vient se perdre. Dans la ville, ce qui frappe d’abord, c’est son château et ses quatre tours, construction du XIIe siècle ; puis une belle place et une promenade plantée de beaux arbres. Yverdun n’a pas quatre mille âmes, et, comme beaucoup de petites villes de la Suisse, présente plus de ressources que bien des cités qui, dans d’autres États, ont une population quadruple : c’est qu’en Suisse tout le monde s’occupe, et que la misère est rare.

Yverdun a un collége, un hôpital, un asile pour les vieillards, une école pour les sourds-muets, un musée et une bibliothèque.

Je prends la voie ferrée de Lausanne. Nous suivons une jolie vallée, partout bien cultivée.

Ici encore, les stations sont très-rapprochées. J’entends nommer celles d’Orny, d’Eclepers, de la Sarraz, etc. À midi, nous sommes à Lausanne. Je descends à l’hôtel du Grand-Pont.

Je voulais aller coucher à Genève, et dès-lors il fallait partir par le bateau de cinq heures : je n’avais donc pas de temps à perdre. J’avais vu Lausanne, mais il y avait longtemps, et je n’étais pas fâché de la revoir.

Ce que cette ville a certainement de plus magnifique, c’est sa position et ses points de vue. On les a si souvent décrits que je crois inutile d’en parler, mais j’engage les voyageurs à ne pas oublier d’aller à l’esplanade de Monthenon, d’où l’œil embrasse à la fois le lac de Genève et une partie des Alpes.

La cathédrale de Lausanne mérite sa réputation. Elle date de l’an 1000, mais elle a été depuis restaurée, puis reconstruite au XIIIe siècle. C’est un mélange de bizantin