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DEUX DE TROUVÉES

Cabrera finit le combat, qui avait duré près d’une demi-heure avec un épouvantable acharnement.

On est parvenu, non sans peine, à s’emparer du comte d’Alcantara et à éteindre le feu qui le dévorait. Il est grièvement brûlé. On le transporte dans la cabine où les soins les plus empressés lui sont donnés par Sir Gosford. Heureusement qu’il ne s’est fait aucun mal dans sa chute. Après avoir lavé ses blessures, on lui applique du coton en ouate pour soutirer le feu de ses plaies, qui le font souffrir cruellement, quoiqu’elles n’aient rien de dangereux.,

Pendant ce temps-là, Pierre est sur le pont. Cinq pirates sont prisonniers et étroitement liés. Les matelots du Zéphyr sont rangés sur le pont et répondent à l’appel. Le résultat de l’appel fait voir qu’il y a eu trente deux blessés et cinq morts. Les pirates ont laissé treize morts sur le pont, sans compter ceux qui tombèrent à la mer sous le feu de la première décharge, et dix prisonniers y compris Cabrera. Les autres avaient sauté par dessus le bord dans l’espoir de regagner leur navire.

Quand le capitaine eut assisté au pansement de ses blessés, et qu’il eut vu que tout avait été remis en ordre sur le pont, il descendit à la cabine pour changer ses vêtements couverts de sang et en lambeaux. En le voyant entrer dans la cabine, Clarisse fondit en larmes ; elle voulut parler, mais son émotion était trop forte. Son amie, assise sur le sofa, n’avait pas la força de se lever et ne trouvait pas une parole pour exprimer au capitaine, tout ce qu’elle ressentait de reconnaissance. Sir Gosford-Vint tendre la main à Pierre et lui dit : « Vous êtes mon ami ! »