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DEUX DE TROUVÉES

était l’objet de quelque fatale erreur, et qu’il lui suffirait d’un mot d’explication pour être relâché. Mais il ne fut pas longtemps à se détromper, la sombre physionomie de ces deux hommes lui fit croire un instant qu’ils allaient l’assassiner, mais quand il les vit approcher une cruche d’eau près de son lit, il prit un peu de confiance et leur adressa la parole.

— Que me voulez-vous ? Je ne vous ai jamais rien fait ; vous vous êtes certainement trompés. Que prétendez-vous faire ?

— Vous l’apprendrez plus tard, lui répondit François en jurant ; pour le moment, taisez-vous ; c’est ce que vous avez de mieux à faire.

— Mais, encore, vous devez avoir quelque raison, quelques motifs ?

— Taisez-vous, ou nous allons vous baillonner.

— Si vous voulez de l’or, prenez tout ce que j’ai et laissez-moi partir.

— Pas si bête ; votre or, nous pouvons le prendre quand nous voudrons. — Vous laisser partir ! pour nous dénoncer à la police ! Oui-dà. Taisez-vous et ne faites pas de tapage, autrement nous vous mettrons un baillon.

Puis ces deux hommes remirent l’échelle, dont ils se servirent pour monter et la retirèrent après eux. Un instant après, la trappe fut remise à sa place, et Pierre entendit des rires au-dessus, et la voix de la vieille femme qui demandait, à ses garçons : « Si le monsieur était en sûreté sur le lit. » Puis des pas traversèrent la salle supérieure, puis il n’entendit plus rien. Il fit des efforts incroyables pour se débarrasser des liens qui lui retenaient les pieds et les