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UNE DE PERDUE

let, car j’aurai quelque chose d’important à vous faire faire. En attendant prenons un petit verre de vin, à la santé de M. le coronaire, chez lequel vous feriez bien de vous rendre de suite, de crainte qu’il ne s’absente.

Pluchon, en sortant de chez le docteur Rivard, se rendit chez le coronaire, auquel il fit part du fait que le cadavre d’un noyé avait été trouvé auprès du bayou bleu.

Deux heures après, le coronaire, accompagné d’un médecin et de M. Pluchon, descendait de voiture un peu plus bas que le couvent des Ursulines. Le coronaire, après avoir complété son jury d’enquête parmi les personnes qui se trouvaient là en ce moment, se rendit avec son jury au bayou bleu. De loin on apercevait dans les airs, au-dessus des joncs, de longues spirales de carancros ; quelques-uns s’abattaient, quand d’autres s’envolaient en croassant. Après avoir fait un minutieux examen du crâne et des membres du noyé, le médecin ne trouvant aucun signe de violence, déclara son opinion « que le défunt s’était noyé par accident. » Par les vêtements on reconnut que c’était un capitaine de navire. Une lettre trouvée dans l’une des poches de son gilet était adressée, « Au capitaine Pierre de St. Luc. » Le Coronaire, avant de terminer son enquête, crut qu’il serait à propos d’envoyer chercher quelques-uns des officiers du Zéphyr afin d’identifier le cadavre.

L’odeur infecte qu’exhalait le cadavre, força le coronaire à se retirer à quelque distance avec les personnes du jury, pendant que l’on envoya à la hâte chercher quelques-uns des marins du Zéphyr.

Aussitôt que la fatale nouvelle arriva à bord du