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UNE DE PERDUE

qui pourrait l’exciter ; après quoi il partit en promettant de revenir dans l’après-midi.

Après avoir pris un bon bouillon de volaille que Mathilde lui prépara de ses mains, le capitaine s’endormit d’un profond sommeil. Madame Regnaud et Mathilde s’assirent auprès de son lit, et Trim courut à bord du Zéphyr donner à M. Léonard des nouvelles de son maître. Trim fit un paquet dans lequel il mit des hardes et du linge blanc pour le capitaine, et après l’avoir porté chez madame Regnaud, il retourna auprès de M. Léonard qui avait fait choix de cinq hommes bien armés et auxquels il donna des provisions pour deux jours. Trim conduisit ces cinq hommes à l’habitation des champs où ils devaient rester en compagnie de Tom, avec ordre d’arrêter toute personne qui s’y présenterait.

En revenant de l’habitation des champs, Trim entendit les cloches qui sonnaient les glas de son maître et il se hâta de se rendre à l’église, où nous l’avons vu assister à l’enterrement.

Vers les quatre heures de l’après-midi, le docteur Fortin alla voir le capitaine qui dormait d’un profond sommeil, ne s’étant pas réveillé depuis le matin.

— Comment le trouvez-vous, M. le docteur ? demanda madame Regnaud à voix basse, tandis que Mathilde cherchait à lire sur sa figure ce qu’il en pensait.

— Je le trouve assez bien. Il ne faut pas le réveiller ; laissez-le dormir tranquillement ; ça ne sera rien, je pense. Quand il se réveillera, laissez-le prendre du bouillon et manger un peu de volaille. Voici une petite fiole dont vous lui ferez prendre la moitié