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UNE DE PERDUE

— Six heures vont sonner,

— Six heures ! Ah ! mon Dieu ! pourquoi ne m’avez-vous pas réveillé ? J’aurais voulu aller à bord du Zéphyr.

— Allons, Pierre, soit raisonnable, tu ne peux pas sortir aujourd’hui, le docteur a défendu de te laisser sortir et de trop parler. C’est après demain dimanche, tu te reposeras encore toute la journée, et lundi tu pourras sortir, lui dit affectueusement madame Regnaud.

— Où est Trim ?

— Dans la cuisine.

— Faites-le venir ici, s’il vous plaît.

— Tu vas aller chercher M. Léonard, lui dit-il, quand Trim fut arrivé ; tu lui diras de venir ici.

Le capitaine se sentit assez de force pour se lever et prendre le souper en famille que madame Regnaud fit servir dans sa chambre. Il mangea avec appétit et fit la conversation pendant près d’une heure, avec madame Regnaud et Mathilde, qui évitèrent avec soin tout ce qui aurait pu l’impressionner.

Quand Trim revint accompagné de M. Léonard, le capitaine était couché et reposait profondément. Afin de ne pas interrompre le sommeil du capitaine, dont il avait un si grand besoin, M. Léonard s’en retourna à bord promettant de revenir le lendemain matin. À neuf heures Trim recommanda au nègre Toinon d’aller veiller au pied du lit de son maître, tandis qu’il alla attendre le docteur Rivard à sa sortie de chez M. le Juge de la Cour des Preuves, où il savait qu’il devait passer la soirée.

Trim n’avait que des soupçons contre le docteur, et il espérait, en l’épiant, découvrir quelque chose