Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
273
DEUX DE TROUVÉES

— Il m’est pénible de vous refuser, mais c’est impossible, absolument impossible pour le présent.

— Quand donc ?

— Peut-être ce soir pourrai-je vous en dire une partie.

— C’est bien, mon Pierre, répondit Mde. Regnaud qui vit, à l’expression sérieuse du capitaine, qu’elle n’en obtiendrait rien pour le présent ; nous ne te pressons pas, car je sais que, si tu le pouvais, tu le ferais.

Le roulement d’une voiture qui s’arrêta devant la porte, mit fin à la conversation. Bientôt M. Léonard entra avec Sir Arthur Gosford, que le capitaine avait envoyé chercher. Sir Arthur, qui n’avait pas été prévenu par M. Léonard, demeura immobile d’étonnement en apercevant le capitaine. Ce dernier ne put s’empêcher de sourire de la contenance de Sir Arthur.

— Donnez-moi donc la main, Sir Arthur, n’ayez pas peur de me toucher, je ne suis pas un revenant, quoique vous ayiez assisté à mon enterrement hier.

— Qu’est-ce que tout cela veut dire, s’écria enfin Sir Arthur, qui avait eu peine à trouver la parole et qui n’avait osé en croire ses yeux ; mais qu’est ce que tout cela veut dire ?

— Ça veut dire, Sir Arthur, qu’hier vous me croyiez mort, et qu’aujourd’hui vous avez de la peine à croire que je ne le sois pas encore, lui dit le capitaine, en le prenant par la main et le conduisant dans sa chambre. Excusez-moi si j’ai pris la liberté de vous envoyer chercher, au lieu d’être allé vous voir moi-même. Vous allez bientôt en savoir la raison. Faites-moi le plaisir d’entrer. En attendant,