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UNE DE PERDUE

Après le souper, Cabrera se plaça debout devant la cheminée, les mains derrière le dos et le dos tourné au feu.

— Maintenant, parlons d’affaires. D’abord où sont mes compagnons ?

— Dans les cachots de la prison de l’Amirauté.

— Il faut les délivrer.

— Impossible.

— Impossible ! morbleu ! comment ça ? Rémi n’est-il plus le géolier ?

— Non. Il est mort.

— Et qui est géolier maintenant ?

— Un maudit Yankee ! farouche et incorruptible.

— C’est égal, faut essayer. Et comment s’est-on aperçu de mon évasion ?

— Ils ne s’en sont aperçus qu’à la Nouvelle-Orléans ; ils ont mis toute la cale sans dessus dessous pour vous chercher, mais ils ne vous ont pas trouvé, comme vous savez. Toute la police est à vos trousses et a votre signalement.

— La police est à mes trousses ? Et le vieux Lauriot est-il encore dans la police ?

— Je crois que oui.

— Le vieux maudit connait nos caches dans le lac de Baratria ! mais, c’est égal ! Donne-moi des bardes pour me changer. Tu vas me raser les cheveux et me prêter une perruque. J’ai des affaires à la Nouvelle-Orléans ; d’abord je veux délivrer mes camarades, s’il y a moyen ; ensuite il y a une certaine Miss Sara Thornbull qui m’appartient. À propos peux-tu me dire où loge ce monsieur Anglais qui était passager à bord du Zéphyr ?

— Je crois qu’il loge l’hôtel St. Charles.