Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/302

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
297
DEUX DE TROUVÉES

mit à pleurer, et bientôt il éclata en gémissements et en sanglots. La mère Coco, en l’entendant, s’arrêta en face de lui, le toisa des pieds à la tête avec ces yeux gris qui semblaient flambler dans la demie obscurité du cachot ; puis haussant les épaules par un mouvement de souverain mépris, elle fit entendre cette seule exclamation « lâche ! » et se remit à parcourir sa prison, sans plus s’occuper de lui que s’il n’y était pas.

Tom qui, du haut de la trappe, prêtait l’oreille, entendit les lamentations de Léon. Il crut qu’il pourrait en obtenir quelques révélations importantes, et le fit monter. Tom n’eut pas de peine à en obtenir tout qu’il savait, concernant l’arrestation de Pierre de St. Luc. Léon lui dit qu’ils avaient agi d’après les ordres d’un nommé Pluchon, qui lui-même paraissait être l’agent de quelqu’autre personne riche et puissante, dont il ignorait le nom et la condition. Tom promit à Léon de parler en sa faveur, s’il voulait l’aider à attirer dans la maison ceux qui pourraient y venir, ce à quoi ce dernier consentit volontiers. Nous avons vu comment il contribua à faire tomber Pluchon dans le piège, quand ce dernier amena Trim à l’habitation des champs.

Tom essaya de faire parler Pluchon et d’en apprendre ce qu’il connaissait du complot ; mais ce dernier avait une trop grande peur du docteur Rivard pour le dénoncer. De plus Pluchon espérait que, si le docteur n’était pas compromis, il userait de son influence pour obtenir sa libération ou du moins la commutation de sa sentence ; car il n’avait pas de doute que les preuves ne seraient convainquantes contre lui. Et d’ailleurs, Pluchon était trop fin et