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UNE DE PERDUE

homie ne trahissait aucun sentiment hostile. Le docteur ne savait que penser.

— J’aimerais bien à savoir, reprit M. Duperreau avec animation, en quelle qualité M. Préau fait cette demande ? Je voudrais bien savoir quelles parties ou quels intérêts il représente ?

Tous les yeux étaient tournés sur M. Préau qui répondit avec le calme le plus parfait.

— Je ne vois pas que ma proposition ait rien de si étonnant, ou qui puisse tant exciter mon savant confrère ; je ne l’ai faite que parcequ’elle m’a paru naturelle. Je ne prétends représenter aucune partie dans cette cause, puisqu’elle se poursuit Ex parte ; je n’agis que comme Amicus Curiæ. Je n’ai pas l’honneur de connaître M. le docteur Rivard, que je vois aujourd’hui pour la première fois, quoique sa réputation, si bien méritée d’homme de bien, soit plus d’une fois parvenue à mes oreilles. Je n’ai pas le moindre doute sur l’exactitude des allégués de la Requête, dont la lecture, je l’avoue, m’a vivement intéressé. Je ne vois pas du tout comment vous pouvez vous opposer à ce que M. le docteur Rivard envoie chercher cet enfant ; je suis bien sûr que votre client n’y a aucune objection. D’ailleurs il me semble qu’il est dans l’intérêt de la cause même, que l’enfant comparaisse devant les témoins, qui l’ont connu dans son enfance, afin qu’ils puissent aujourd’hui l’identifier, comme aussi il est dans l’intérêt du public de pouvoir s’assurer que celui qui réclame la succession de M. Meunier est bien son fils et son héritier. Le docteur Rivard verra, comme moi, qu’il est de son intérêt de faire venir l’enfant, tant pour sa satisfaction que pour celle du public. Au