Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 1, 1874.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
DEUX DE TROUVÉES

ordinaire. De plus, Trim était doué d’une rare intelligence et d’une exquise finesse, ce que l’on aurait été bien loin de s’attendre à trouver sous une si rude enveloppe. Trim était un homme précieux ; aussi le capitaine savait-il l’apprécier à toute sa valeur.

En attendant, jetons un coup-d’œil sur les passagers du Zéphyr, nous retournerons ensuite à terre, où nous trouverons d’autres choses pour nous occuper.

D’abord il y avait mademoiselle Sara Thornbull, la fille du consul anglais à Matanzas. C’était une jolie blonde de vingt ans, un peu nerveuse et mélancolique.

Sa compagne, Clarisse Gosford, était bien la plus gentille et la plus aimable jeune fille que l’on put voir de son âge. Elle n’avait que seize ans. De beaux cheveux noirs s’échappaient en boucles de dessous son chapeau rond de paille. Ses grands yeux noirs et vifs, son teint frais, ses lèvres d’un vermeil de bouton de rose, une certaine expression mutine, lui donnait l’air le plus coquettement espiègle et agaçant que l’on peut imaginer. Une robe de mousseline blanche et une ceinture de ruban bleu emprisonnait sa légère taille. Ses petits pieds étaient enfermés dans deux souliers de maroquin noir.

À côté de Clarisse, était son père, sir Arthur Gosford, cousin de lord Gosford, Gouverneur des Provinces de l’Amérique Britannique. D’un caractère grave, d’un cœur sensible et plein de philantropie, il revenait d’une visite qu’il avait faite dans les possessions anglaises, à la suite de l’acte d’émancipation, pour y examiner le sort des nègres, dans le but d’améliorer leur sort.

Enfin, venait le comte d’Alcantara, noble Brésilien