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DEUX DE TROUVÉES

Pierrot, Jacques, Henri, Paul, Clara et Céleste. Vous vous êtes toujours conduits comme de bons et fidèles serviteurs, et M. Meunier m’a chargé de veiller à ce que vous soyez tous mis en liberté, suivant les formalités de la loi. Lundi prochain à midi, vous ne serez plus esclaves ; vous n’appartiendrez plus à personne ; vous serez maîtres de vos volontés et de vos personnes ; vous pourrez aller où bon vous semblera faire ce que bon vous semblera ; personne ne pourra plus vous inquiéter, si vous vous conduisez suivant la loi, paisiblement. Vous Pierrot, vous recevrez, lundi à midi, en même temps que votre acte de liberté, ces cinq cents dollars, que je remets à monsieur le notaire. Vous, Jacques, vous en recevrez autant. Vous, Henri, Paul, Clara et Céleste, vous êtes plus jeunes et plus vigoureux, vous en recevrez deux cents.

« Voyez comme votre maître a été bon pour vous ! Il vous donne non-seulement la liberté, mais il vous fournit encore les moyens de vous établir honnêtement et de gagner votre vie. Vous avez mérité ce qu’il vous donne, et je suis heureux d’être l’exécuteur de ses désirs à votre égard. Quant à moi, je vous considère comme libres dès ce moment ; vous pouvez aller où vous voudrez. Venez me donner la main. »

Tous ces fidèles esclaves, au lieu de montrer l’extravagante joie à laquelle le capitaine s’attendait, se jetèrent à genoux et éclatèrent en sanglots.

— Qu’avez-vous, mes enfants ? relevez-vous, leur dit le capitaine qui se sentait ému ; n’êtes-vous pas contents ?

— Si, si, mon piti maître, répondit Pierrot ; nous