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DEUX DE TROUVÉES

— Ah ! s’écria Pierrot, qui avait été le cocher de M. Meunier, c’est moué qui l’auré soin des curies !

— Et moué, ajouta Jacques, veillé à culture avec Henri et Paul.

— Laissez-moi continuer, mes enfants. La récolte que vous ferez, je l’achèterai au plus haut prix du marché. Je prendai votre coton, et ce que vous aurez de maïs à vendre, après avoir mis de côté votre provision. Si vous préférez cultiver la canne à sucre, je vous l’achèterai pour ma roulaison, excepté que vous préférassiez venir faire votre sucre à ma sucrerie ; je donnerai des ordres à cet effet à l’économe de la plantation. Quand vous aurez besoin de quelque chose, vous vous adresserez à lui, si je n’y suis pas.

— Moué conné bien le conome, mossié Todore, li l’été li toujou conome ?

— Oui, Pierrot, il est toujours l’économe. Maintenant, mes enfants, continua le capitaine, allez préparer le souper, et laissez-moi avec ces messieurs. Ces pauvres esclaves se jetèrent aux genoux de Pierre une seconde fois pour lui demander sa bénédiction.

— Je vous la donne, mes enfants ; que Dieu vous la donne aussi et puissiez-vous toujours la mériter !

— Il me reste encore à satisfaire quelques legs, reprit le capitaine ému jusqu’aux larmes de cette scène ; voici, M. Magne, 5000 dollars que vous me ferez le plaisir de porter, lundi matin, à l’Asyle des Orphelins. Vous dresserez l’acte nécessaire, que vous m’apporterez avec la quittance du docteur Rivard auquel vous remettrez aussi ces trois mille dollars.