Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/113

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II

Qu’est-ce donc que ton âme ? Ah ! réponds, si tu l’oses.
Ton patient travail dès l’aurore des choses,
Obscur enchaînement d’efforts désespérés,
D’héroïques métamorphoses,
La fit-il consciente et libre par degrés ?

A-t-elle, quand le Verbe illumina l’abîme,
Jailli de Dieu comme un éclair,
Pour planer dans le vierge éther
D’où l’a précipitée un mystérieux crime,
Et remontera-t-elle, un jour,
Aux régions de gloire où respire l’Amour ?

La Nature, en ses jeux sublimes, forme-t-elle
Une âme humaine, une âme éprise d’idéal,
Merveille fragile et mortelle,
Mais qui peut s’arracher aux étreintes du mal ?