Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/115

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En un vol majestueux
Que rythme le chant des cieux ;
Et je vous sentais croître, ô mes ardentes ailes,
Fier d’être tourmenté par vos plumes nouvelles !



Tu ne veux pas mourir… Et pourtant, tu sais bien
Que ta vie est liée à de frêles organes.
Peux-tu te passer d’eux, puissant esprit qui planes
Dans ton empire aérien ?



Mais si tu le pouvais, quelque force inconnue
Soutenant en plein ciel une âme vierge et nue,
Ou si tu te créais toi-même un corps nouveau,
Des sens plus délicats, un plus mâle cerveau,
Qu’est-ce qui survivrait de l’ancienne existence ?
Serait-ce une pure substance,
Ou bien cette âme à toi, l’âme que tu connais ?
Quel être seras-tu, si vraiment tu renais ?
Ah ! dans les vastes cieux, qui te rendra jamais
Les images accoutumées,
Tant de chers souvenirs et de formes aimées ?