Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/119

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IV

Ah ! si mon âpre soif de vivre est insensée,
Que, du moins, Dieu visite en songe ma pensée !
Puissé-je, avant de n’être plus
Que de la terre et du silence,
Comme l’aveugle qui s’élance
Et, jetant son bâton pour courir vers Jésus,
Baise la robe du bon Maître,
Puissé-je, en étendant les mains,
Deviner ta présence et presque te connaître,
O toi, la source de mon être,
Nature ou Dieu, désir de tous les cœurs humains !
Et, si tu m’interdis de fendre de mon aile
Les flots de la vie éternelle,
Fais que pour un rapide instant
Mon âme qui te veut, mon âme qui t’attend
Puisse te posséder en elle…