Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/153

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Aux heures où la nuit fait éclore à foison
Les fruits dorés du ciel et les fleurs sidérales,
J’ai vu, parmi l’essaim des étoiles australes,
La Croix du Sud monter, splendide, à l’horizon î

Et, de nouveau, l’aurore incendiait les nues ;
Puis, tout le jour, le cercle éblouissant des flots,
L’espace, le grand vent, parfois de verts îlots,
Et, le soir, un bouquet d’étoiles inconnues…

O divine lumière, ô pureté du jour,
Bleu lapis-lazuli de cette mer tranquille,
O rivages de l’Inde entrevue, ô chère île,
Je vous ai salués avec des pleurs d’amour !

Terre de mon désir, Ceylan, comme une proie
Je t’épiais avant l’aurore ; peu à peu
Tu sortis du brouillard ainsi qu’un lotus bleu,
Et je te vis grandir, ô terre de ma joie.

Il ne m’a pas trompé, l’irrésistible élan
Qui m’entraînait vers toi loin des plages natales,
Perle unique, parfum des mers orientales,
O paradis de fleurs et de palmes, Ceylan !