Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/183

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Si je me réjouis que la grâce fleurisse,
De beaux yeux n’auront plus mon âme, fussent-ils
Ceux d’une virginale et sainte Béatrice ;
Je suis las du mystère et des songes subtils.

Oh ! puissé-je trouver de limpides paroles !
Je me tairai longtemps, trop heureux si j’écris
Un livre simple et vrai, sans rêves ni symboles.
Et qui soit accessible aux plus humbles esprits.

Je n’épargnerai pas mon cœur. Je ne souhaite
Que d’avoir jusqu’au bout la force et la santé.
Mais toi, donne la vie à l’hymne du poète :
Sois mon âme à jamais, puissante Humanité.