Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/233

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VII

Les fleurs de ton désir réjouissent tes yeux
Quand tu presses l’anneau magique sur ta bouche,
Et devant toi s’élève un château merveilleux.

En souriant, tu vois se dresser sur sa couche
Ta sœur aux blonds cheveux, la Belle au bois dormant,
Si ta baguette d’or légèrement la touche.

Tu lui dis d’espérer en son royal amant.
Et tu sais l’endormir ensuite avec tendresse,
Toi qui ne connais pas les chaînes du serment.

D’un peuple délicat ton âme est la maîtresse ;
Les papillons d’argent, les sylphes et les fleurs
T’appellent dans le bois que la lune caresse.

Elle pare ton front de divines pâleurs ;
Et toi qui prends pitié des êtres et des choses.
Tu dis au rossignol d’exhaler ses douleurs.