Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu/154

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Éclatent, les pieds nus frappent le vert gazon ;
Tout à coup un point sombre a taché l’horizon ;
Des nuages errants le groupe se rassemble,
La cime des forêts palpite, le sol tremble,
Et les jeux et les cris tombent tous à la fois,
Pour écouter des cieux rouler la grande voix.

Ainsi tonna le maître emporté dans sa rage :

« Forgerons mal appris ! ouvriers sans courage
Cœurs de cerf !… à quoi bon ces fourneaux allumés ?
Et ces fleuves de feu, sous la terre enfermés,
Qui des monts éternels brisent la rude écorce,
Si le marteau trop lourd pèse à vos bras sans force,
Ou si vous dédaignez pour de futiles jeux
L’amour des durs métaux, grave et profond comme eux ?
Songez-vous qu’ici-bas l’homme au cœur sanguinaire
Ne reconnaît le ciel qu’au bruit de son tonnerre,
Et que des vieux Titans on verrait le retour,
Si nous laissions les dieux désarmés un seul jour ?
J’ai suivi ces combats ; j’en ai su les audaces,
Au sang des immortels pleuvant dans les espaces,
Quand déjà Pélion se levait sur Ossa !
Jupiter tint de moi la foudre qu’il lança,
Car c’