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Page:Bouillet - Atlas universel, 1865.djvu/848

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834 GÉOGRAPHIE. — EXPLICATION DES CARTES.


fondateur d'Aquæ Sextiæ, qui reçut garnison, et non colonie romaine. Alliés des Éduens, les Romains pénétrèrent dans l'intérieur. Les Allobroges furent défaits, ainsi que les Arvernes, par Cn. Domitius Ahenobarbus, en 121, et par Fabius Maximus (Allobrogicus), la même année. Nous voyons, par les détails rapportés par Strabon, d'après Posidonius, sur les Arvernes, au temps de Bituitus et de Luernius, c'est-à-dire à cette même époque, que toute la Gaule était unie dans une vaste confédération en présence d'un danger commun, comme elle le fut une seconde fois au temps de Vercingétorix. La première province créée en Gaule fut la Narbonnaise du nom de la colonie romaine de Narbo-Martius, fondée en 118 (la ville existait auparavant et était une des plus prospères de la Gaule, au rapport de Polybe). La guerre de Marius contre les Cirnbres et les Teutons eut pour théâtre la nouvelle province entre Arausio, Orange, où le consul Cépion avait perdu 80,000 bommes (107) et Aquæ Sextiæ, Aix (107-102). Rome se contenta de ces possessions jusqu'au temps de César.

II. Époque de César. — En 59, César, cbargé du gouvernement des deux Gaules et de l'Illyrie, entreprit la conquête de la Transalpine entière. Il lui fallut huit campagnes, de 59 à 51, pour en amener la soumission : I Dans la première, il empêcha les Helvetii de sortir de leur pays par Genève, et les battit entre Bibracte et Cabillonum, Chalon-sur-Saône, et en refoula les débris dans leur pays ; il marcha ensuite sur les Suevi d'Arioviste, peuple de Germanie, qui avait franchi le Rhin et envahi la Gaule, et, après les avoir défaits et repoussés au delà du fleuve, il établit ses quartiers d'hiver à Vesontio, Besançon. — II. La deuxième campagne eut pour objet de soumettre les peuples de Belgique, en se ménageant l'alliance des Remi (Reims). Ces peuples sont : les Suessiones (Soissons), les Bellovaci (Beauvais), avec leur place de Braluspantium (vers Breteuil), les Ambiani (Amiens), les Atrebates (Arras), les Veromandui (Vermand, Vermandois), les Nervii (rive droite de l'Escaut : Bavay, Tournai, etc.), les Aduatuci (Namur, leur oppidum, sur le Mont-Falhize) ; César fit faire les campements d'hiver à Juliomagus, près de la Loire. — III. D. Brutus défait les Armoricains : Veneti (Vannes) ; Crassus, les peuples de l'Ouest, jusqu'à la Garonne ; Sabinus, les Aulerci, divisés en deux peulades : Cenomani (Maine), les Eburovices (Évreux), les Unelli (Cotentin, dans le département de la Manche), les Lexovii (Lisieux). En Belgique, les Morini (côtes de l'Océan, de Boulogne à l'embouch. de l'Escaut) et les Ambiani se soulevèrent. — IV. En Belgique, César repousse au delà du Rhin les Usipii et les Tincteri qui avaient traversé ce fleuve ; première expédition en Bretagne, embarquement a Itius Portus (Wissant). — V. Deuxième, expédition en Bretagne, traité avec Casivellaunus. États de Samarobriva (la chaussée Tirancourt, près d'Amiens). Distribution des légions : une chez les Essui (au N. d'Alençon), quatre chez les Treveri (Trêves), les Eburones (bords de la Meuse, pays de Tongres, de Liège, de Maestricht), les Nervii, les Atrebates, etc. Soulèvement de la Belgique : Eburones, Treveri, Aduatuci, Nervii. Massacre de la légion de Sabinus ; Q. Cicéron assiégé dans son camp ; victoire de César ; délivrance de Q. Cicéron. — VI. La guerre continue en Belgique ; nouvelle assemblée de Samarobriva. Guerre contre les Senones (Sens), les Carnutes (Chartes), les Eburones, les Treveri. Extermination des Eburons, soumission des autres peuples. — VII. La septième campagne, contre Vercingétorix et toute la Gaule révoltée, est la plus célèbre. Deux légions chez les Treveri, deux chez les Lingones (Langres) et six chez les Senones. Massacre des Romains à Genabum ou Cenabum (Or-


léans) par les Carnutes ; soulèvement général ; Vercingétorix reconnu pour chef de tout le pays. César part d'Italie, traverse la Provence, passe les Cévennes, ravage le pays des Arverni (Auvergne) quand Vercingétorix était chez les Bituriges (Bourges), et, à l'arrivée de ce dernier, repasse les Cévennes, prend, à Vienna, dans la Province, un corps de cavalerie, suit la rive droite du Rhône, de la Saône, Arar, traverse le pays des Ædui, Eduens (Autun) et gagne Cenabum, tandis que Vercingétorix était à Gergovia du Nord (S.-Pierre-le-Moutiers), chez les Boii, clients des Éduens. Elle est prise. Il enlève Noviodunum, ville des Bituriges (Neuvy-sur-Baranjon), puis Avaricum (Bourges), détache Labiénus contre les Parisii dont la ville est brûlée et qui sont battus ainsi que leurs voisins ; César marche sur Gergovia des Arverni, où il est repoussé par Vercingétorix. Les Ædui abandonnent César qui se trouvait entre la Loire et l'Allier. Il passe la Loire et gagne le pays des Sénons, où Labiénus le rejoint. L'armée se dirigeait vers la Province par les frontières du pays des Lingons, en marchant dans la direction de Séquanie, lorsque Vercingétorix vint proposer la bataille à César qui fut vainqueur, le poursuivit jusqu'à Alesia des Mandubii (Alise sur le Mont-Auxois en Bourgogne, ou, selon d'autres, Alaise en Franche-Comté), où le chef gaulois s'enferma avec son armée, attendant celle de toute la Gaule qui devait venir le délivrer. Toute la Gaule prit part, en effet, à la campagne, sauf trois peuples : les Lingones, les Remi et les Treveri. Les peuples armés pour la cause nationale et qui envoyèrent leurs contingents sous le murs d'Alise, sont mentionnés dans le chap. 75 du viie liv. des Commentaires. Ce sont : les Ædui avec leurs clients, les Segusiavi (le Lyonnais), les Ambivareti ou Amblua reti (position inconnue), les Aulerci Brannovices (rive droite de la Saône, selon les uns, et rive gauche selon les autres), les Brannovii (peut-être dans la vallée de la Brenne) ; les Arverni, avec leurs clients, les Eleutheri, Cadurci (Quercy, Cahors), les Gabali (Gévaudan, Mende), les Vellavii (Velai, le Puy) ; les Sequani (Franche-Comté), les Senones (Sens), les Bituriges, les Santones (Saintonge), les Ruteni (Rouergue, Rodez), les Carnutes, les Bellovaci, les Lemovices (Limousin), les Pictones (Poitou), les Turones (Touraine), les Parisii, les Helvetii (Suisse), les Ambiani, les Mediomatrici (Metz), les Petrocorii (Périgueux), les Nervii, les Morini, les Nitiobriges (environs d'Agen), les Aulerci-Cenomani, les Atrebates, les Veliocasses (Vexin), les Lexovii, les Aulerci-Eburovices, les Bauraci (où fut Augusta Rauracorum, à l'E. de Bâle en Suisse), les Boii (au S. du Nivernais), les peuples d' Armorica : Curiosolites (S.-Brieuc), Redones (Rennes), Ambibarri (Avranches) ; Caletes ou Caleti (pays de Caux), Osismii (Finistère), Lemovices (pays de Retz au S. de la Loire, à son embouchure), Unelli. Défaite de ces peuples et prise d' Alesia par César. — VIII. La Gaule est soumise ; César achève de réduire les Bituriges, les Carnutes, les Bellovaci, pacifie la Belgique ; les Andecavi (Anjou) donnent des otages et les Cadurci sont enfin soumis après la prise d' Uxellodunum (Luzech).

IIIe Époque : Auguste. Organisation de la Gaule. — Après la conquête de la Gaule, durent être créés trois nouvelles provinces, administrées ensemble militairement, de 48 à 46, par D. Brutus. César les répartit en trois gouvernement et nomma, peu avant sa mort, trois gouverneurs. Mais ce fut Auguste qui en fixa l'organisation, l'an 27 avant J C., à Narbonne. Les quatre provinces furent :

1° La Narbonensis, ou ancienne province, d'abord réservée à l'Empereur, à cause de la station navale de Forum Julii où étaient les débris de la flotte