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ADAL - 15 - ADAM

Tristan d'Acunha, capitaine portugais, fut envoyé, en 1506, par le roi Emmanuel dans l'Inde, au secours de François d'Almeida ; visita Madagascar, découvrit les îles qui ont gardé son nom ; transporta dans l'Inde en 1508 le vice-roi Albuquerque, et se signala dans cette contrée par son courage. Il fut, en 1514, ambassadeur à Rome.

Don Ant. Osorio d'Acunha, évêque de Zamora sous Ferdinand le Catholique, entra dans la Sainte-Ligue qui disputait le trône à Charles-Quint et soutenait les droits de Jeanne la Folle, forma un régiment de prêtres et combattit à leur tête avec acharnement. Après la défaite du chef de la ligue, Jean de Padilla (1522), il fut pris et mis à mort par ordre de Charles-Quint.

Fernand d'Acunha, né à Madrid, mort en 1580, se distingua à la cour de Charles-Quint comme militaire et comme poète. Il traduisit avec succès le Chevalier délibéré, d'Olivier de La Marche.

Christophe d'Acunha, missionnaire espagnol de la Société de Jésus, parcourut le Pérou et le Chili, et publia, à son retour, en 1641, une Relation de la découverte de la rivière des Amazones.

Don Rodrigue d'Acunha, archevêque de Lisbonne, fut un des chefs de la conspiration qui arracha le Portugal à l'Espagne et plaça le duc de Bragance sur le trône (1640). Il prêta au nouveau roi serment de fidélité au nom du clergé et fut provisoirement chargé du gouvernement.

Don Alph. Carillo d'Acunha, archevêque de Tolède, ministre de Henri IV de Castille. Disgracié pour s'être vendu au roi d'Aragon, il s'arma contre son souverain, lui suscita plusieurs compétiteurs, et lui livra, sous les murs de Medina-del-Campo, une bataille dont le succès resta incertain (1467). Il contribua puissamment à faire placer sur le trône Isabelle, sœur de Henri, et devint tout-puissant à l'avénement de cette princesse. Mais bientôt, jaloux du crédit du cardinal Mendoza, il se révolta de nouveau. Il fut enfin forcé de se soumettre en 1478. Isabelle lui fit grâce ; mais il dut rendre ses forteresses. Il se retira dans un monastère, où il mourut en 1482.

ACUNHA (îles de tristan d'), groupe de l'océan Atlantique, par 13° 4' long. O., 37° 5' lat. S. La principale, Tristan d'Acunha proprement dite, a 40 kil. de tour, dont env. 100 hectares en culture, offre de bonne eau, et est remarquable par son pic élevé (environ 2400m). Elle est habitée depuis 1816 par quelques Anglais. Ces îles furent découvertes, en 1506, par le Portugais Tristan d'Acunha.

ACUSILAUS, historien grec antérieur à la guerre médique, a écrit une chronologie des rois d'Argos dont il ne reste que quelques fragments, recueillis par Guill. Sturz, Géra, 1798, in-8, et compris dans les Fragmenta histor. græc. de Didot, 1841.

AD, suivi d'autres mots comme ad vicesimum, ad horrea, pour dire auprès de. V. le mot qui suit.

ADAD, nom de plusieurs rois d'Idumée et de Syrie, qui furent en guerre avec les Juifs : l'un d'eux fut tué par David ; un autre assiégea Achab dans Samarie puis défit ce prince (V. ACHAB) ; un troisième, plus connu sous le nom de Ben-Adad, combattit Joram. V. BEN-ADAD.

ADAD-REMMON, v. de Judée, dans la tribu de Manassé, au N. O. de Samarie. Néchao, roi d'Égypte, y vainquit Josias roi de Judée, vers 608 av. J.-C. Sous l'Empire, cette ville prit le nom de Maximianopolis, en l'honneur de l'empereur Maximien.

ADALBÉRON, archevêque de Reims et grand chancelier de France sous Lothaire, Louis V, Hugues Capet, sacra ce dernier. Il fut l’un des plus savants prélats de son siècle et fit fleurir les écoles de Reims. On trouve plusieurs de ses lettres parmi celles de Gerbert, son successeur.

ADALBÉRON (Ascelin), évêque de Laon en 977, né en Lorraine, mort en 1030 remit entre les mains de Hugues Capet le duc de Lorraine, Charles, son com-

pétiteur au trône, et l'archevêque de Reims, Arnould. On a de lui un poëme satirique sur l'état du royaume, dédié au roi Robert (dans le Xe vol. des Historiens de France).

ADALBERT, nom de 3 princes qui régnèrent en Toscane sous le titre de ducs, le 1er de 845 à 890, le 2e de 890 à 917, le 3e de 1001 à 1014.

ADALBERT, fils de Bérenger II, fut associé au trône d'Italie par son père en 950, et fut chassé de ses États par l'empereur Othon I, en 961.

ADALBERT (S.), évêque de Prague, l'apôtre des Prussiens, prêcha la religion en Bohême, en Hongrie et en Prusse, et périt martyr en 997, à 58 ans. On le fête le 29 avril.

ADALBERT, archevêque de Brême et de Hambourg au XIe siècle, exerça une grande influence sur les souverains de son temps, et fut un instant régent de l'empire pendant la minorité de Henri IV. Il mourut à Goslar en 1072.

ADALGISE. V. ADELGISE.

ADAM, le premier homme, père du genre humain. Dieu le créa le dernier jour de la création, le forma à sa ressemblance, lui donna Eve pour épouse, et les plaça tous deux dans le jardin d’Éden, mais leur désobéissance les en fit chasser. Adam vécut 930 ans et fut père d'Abel, Caïn, Seth.

ADAM DE BRÊME, chanoine à Brême du temps de l'archevêque Adalbert, a écrit, vers 1067, en latin, une Histoire des églises de Hambourg, de Brême, etc., de 788 à 1072, ouvrage précieux pour l'histoire de la propagation du Christianisme, publ. à Helmstaedt, 1678, et une Géographie de la Scandinavie (De situ Daniæ), Leyde, 1629.

ADAM DE LA HALLE, le Bossu d'Arras, trouvère du XIIIe siècle, né vers 1240 à Arras, suivit à Naples Robert II, comte d'Artois en 1282, et y mourut en 1286. Il composa pour les divertissements de la cour de Naples le Jeu de Robinet de Marion, comédie pastorale avec ariettes qui eut un grand succès. On a de lui le Roi de Sicile, poëme composé à la gloire de Charles d'Anjou, et publié par Buchon (Chroniques nationales), et quelques Jeux, ébauches de comédies, publiés par M. de Monmerqué dans son Théâtre franç. du moyen âge : on y remarque surtout le Jeu du mariage. On compte Adam de La Halle parmi les créateurs du théâtre en France.

ADAM BILLAUT, connu sous le nom de maître Adam, menuisier de Nevers, mort dans cette ville en 1662, est célèbre par des poésies qui brillent peu par l'élégance, mais qui sont pleines de verve et d'originalité. Il excellait surtout dans la chanson bachique. Il fut pensionné par le cardinal de Richelieu et par le duc d'Orléans. Adam partagea ses poésies en trois recueils qu'il appela, par allusion à son métier, les Chevilles, le Vilbrequin et le Rabot. Il jouit d'une grande vogue de son vivant, et fut surnommé le Virgile au rabot. M. Tissot a donné ses œuvres choisies, 1800, M. F. Denis ses œuvres compl. 1842, gr. 8°.

ADAM (Lambert-Sigisbert), sculpteur, né à Nancy, en 1706, mort en 1759, exécuta avec son frère, Nicolas-Sébastien (1705-1778), plusieurs des plus beaux sujets qui ornent nos parcs publics, entre autres, la Seine et la Marne, à St-Cloud, Neptune et Amphitrite, à Versailles. Lambert Adam publia, en 1754, un Recueil de sculptures antiques.

ADAM (Alexandre), savant écossais, né dans le comté de Murray en 1741, mort en 1809, fut longtemps recteur de la principale école d'Édimbourg. Il est auteur des Principes de grammaire anglaise et latine, souvent réimprimés ; des Antiquités romaines, 1791, in-8 ouvrage estimé, trad. en français par Laubépin, Paris, 1818, 2 vol. in-8 ; d'une petite Biographie classique, 1802, in-8, etc.

ADAM (Adolphe), compositeur, né à Paris en 1803, mort en 1856, avait pour père un habile pianiste alsacien, Louis Adam (1760-1848), qui devint professeur au Conservatoire de Paris, et à qui l’on doit une excellente méthode de piano. Ad. Adam reçut, avec