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ecclésiastiques délaissés : la quête rapporta 150 000 l., et l'hospice fut immédiatement fondé (à Montrouge). Il a prononcé les Oraisons funèbres du Dauphin, de la reine Marie Leczinska, de Louis XV, de Marie Thérèse. On a publié ses Œuvres, Paris, 1805, in-8.

BOISMORAND (l'abbé CHÉRON de), fils d'un avocat de Quimper, né en 1680, mort en 1740 à Paris, a rédigé des factums pour les Jésuites dans l'affaire de La Cadière et du P. Girard, etc.; et a publié : Histoire amoureuse et tragique des princesses de Bourgogne, 1120; Anecdotes de la cour de Philippe Auguste, 1733; Vie de Crillon, 1757, qu'on attribue à Mlle de Lussan. Cet abbé avait des habitudes très peu convenables pour son état.

BOISBOBERT (Franç. LE MÉTEL, sieur de), abbé et poëte, né à Caen en 1592, mort en 1662, est célèbre par ses bons mots et par le talent avec lequel il savait conter. Il gagna les bonnes grâces du cardinal de Richelieu, qui l'employa à composer les pièces qu'il se laissait attribuer à lui-même, et obtint de lui plusieurs bénéfices, mais il les perdit presque tous au jeu. Il fut un des fondateurs de l'Académie française, dont les séances se tinrent longtemps chez lui. Il a travaillé au Dictionnaire de l'Académie.

BOISSARD (J. J.), antiquaire et poëte, né à Besançon en 1528, mort en 1602, fit plusieurs voyages en Italie, en Grèce, en Allemagne, dans le but de faire des recherches sur les anciens monuments, puis se fixa à Metz. Il avait déposé à Montbéliard beaucoup d'antiquités; mais le fruit de ses travaux fut perdu lors de l'invasion des Lorrains en Franche Comté. On a de lui : Habitus variarum gentium, Metz; 1581, avec fig. ; Emblemata latina, Francfort, 1593, avec fig.; Theatrum vitæ humanæ, Metz, 1596, Topographia urbis Romæ, Francfort, 1597-1602; De Divinatione et magicis præstigiis, Oppenheim ,1615, ouvrage posthume, et des Poésies latines.

BOISSERÉE (Melchior), artiste, né en 1786 à Cologne, mort en 1851, forma, avec son frère Sulpice, une belle collection des anciens maîtres allemands (auj. à la Pinacothèque de Munich), puis lithographia ces tableaux et en publia le recueil en 1838. Il réussit à peindre sur verre avec le pinceau seul. — Sulpice, né 1783, a donné les Monuments du Bas Rhin, Munich, 1830-33, et la description de la cathédrale de Cologne, Paris et Munich, 1823-32.

BOISSONADE (Jean François), savant helléniste, né en 1774, à Paris, d'une famille originaire de Gascogne, mort à Passy en 1857, étudia au collége d'Harcourt, s'adonna d'abord à la critique littéraire, et fournit au Magasin encyclopédique de Millin, au Journal des Débats, au Mercure, des articles qui furent remarqués. Il débuta comme helléniste en 1806, par une excellente édition des Héroïques de Philostrate, fut nommé en 1809 professeur de littérature grecque à la Faculté de Paris, et joignit à cette chaire en 1828 celle du Collége de France. Il avait été reçu dès 1813 à l'Académie des inscriptions. Travailleur infatigable, Boissonade a donné jusqu'à la fin de sa vie, et souvent à ses propres frais, une foule d'éditions d'ouvrages rares, curieux, et pour la plupart inédits. Outre les Héroïques, on lui doit des éditions de la Vie de Proclus, par Marinus, 1814 ; des Partitions d'Herodianus et du roman de Nïcetas Eugenianus, 1619; des Lettres d'Aristénète, des Vies d'Eunape, 1822; six volumes d’Anecdota græca, 1829-1844, riche mine de morceaux inédits; plusieurs écrits, inconnus jusque-là, de Théophylacte Simocatta (1835), de Michel Psellus (1838); les Lettres de Philostrate (1842); la 1re édition de Babrius (1844); les Allégories de l'Iliade de Tzetsès, ainsi qu'une jolie collection de poëtes grecs en 24 vol. in-32 (1823-26). Boissonade a fourni au recueil des Notices des manuscrits de la Bibliothèque impériale plusieurs morceaux précieux, et à la Biographie universelle un grand nombre de ses meilleurs articles. La littérature française lui doit un recueil inédit de Lettres de Voltaire à Frédéric (1802), des éditions des Œuvres choisies de Bertin (1824), de Parny (1827), une éd. du Télémaque (1844), où sont indiqués les emprunts faits par Fénelon à l'antiquité, et d'excellents articles littéraires, recueillis en 1862 par Colincamp. A une érudition profonde, ce savant joignait l'esprit, le goût et l'élégance du style. Ph. Lebas et Naudet ont donné des Notices historiques sur Boissonade.

BOISSY (Louis de), auteur fécond, mais médiocre, né en 1694 au Vic en Auvergne, mort en 1758, a composé des satires et plusieurs comédies, entre autres : le Babillard, le Français à Londres, le Sage étourdi, l'Homme du jour ou les Dehors trompeurs, en 5 actes et en vers : c'est la meilleure. Il fut reçu à l'Académie en 1754. Après avoir longtemps lutté contre la misère, il obtint le privilège du Mercure de France, ce qui le mit dans l'aisance, mais il abrégea sa vie par des excès. Ses œuvres forment 9 vol. in-8, Paris, 1766. — Son fils, Louis-Michel de B., né vers 1725, mort en 1788, a donné un Supplément à l'Histoire des Juifs, de Basnage, 1784, 2 vol. in-12.

BOISSY D'ANGLAS (François Antoine, comte de), homme d’État, né en 1756 à St-Jean-la-Chambre (Ardèche), d'une famille protestante, mort en 1826, se fit recevoir avocat, fut élu député du tiers état pour la sénéchaussée d'Annonay (1789) ; devint, après l'Assemblée constituante, procureur-syndic de l'Ardèche, et fut en 1792 envoyé par ce département à la Convention. Il se signala dans cette assemblée par la modération de ses opinions, par la multiplicité de ses travaux, et surtout par une fermeté héroïque. Dans, la fameuse journée du 1er prairial an III (20 mai 1795), il avait la présidence; le peuple des faubourgs insurgés, ayant envahi la salle des séances, voulait forcer la Convention à rétablir le régime de la Terreur; on insulte, on menace le président, et, pour l'effrayer, on place devant lui la tête du représentant Féraud. qui venait d'être assassiné sous ses yeux. A la vue de cette tête, Boissy d'Anglas se découvre respectueusement et salue son infortuné collègue; puis il se rassied, reste impassible au milieu de cette scène de désordre et d'horreur, et force par son courage la populace à s'éloigner sans avoir pu accomplir ses criminels projets. Il fut un des principaux auteurs de la constitution de l'an III, et fut élu par 72 départements député au conseil des Cinq-Cents; il devint bientôt secrétaire, puis président de l'assemblée. Il n'en fut pas moins proscrit par le Directoire au 18 fructidor, et n'échappa à la déportation que par la fuite. Après le 18 brumaire, il fut élu membre du tribunat; sous l'Empire, il devint sénateur, comte, et, à la Restauration, pair de France. Il défendit jusqu'au dernier moment les doctrines libérales. On a de lui, outre une foule d’Opinions et de Rapports, un Essai sur la vie de Malesberbes, 1819, et des Études littéraires et poétiques d'un vieillard, 1825, qui renferment plusieurs notices intéressantes.

BOISSY (Ét.-Octave ROUILLÉ, marquis de), h. politique français, né en 1798, m. en 1871; fut pair de France sous Louis-Philippe, sénateur sous Napoléon III, et se fit remarquer par l'indépendance et la singularité de son caractère. Il avait épousé la comtesse Guiccioli. V. GUICCIOLI (Supplément).

BOISSY SAINT-LÉGER, ch.-l. de cant. (Seine-et-Oise), à 21 kil. N. de Corbeil, 17 kil. S. E. de Paris; 570 hab.

BOISTE (Pierre Claude Victor), lexicographe, né à Paris en 1765, mort en 1824, est connu par un Dictionnaire universel de la langue française, 1809 : une espèce d'encyclopédie grammaticale, qui contient, outre des mots, la grammaire, les synonymes, les tropes, les règles de la versification.

BOISTUAU. V. BOAISTUAU.

BOIVIN (Jean), dit de Villeneuve, né en 1663, m. en 1726, fut membre de l'Académie française, de celle des inscriptions, professeur de grec au Collége royal (Coll. de France) et garde de la bibliothèque du Roi. Il y découvrit, sous les homélies de S. Ephrem, un manuscrit palimpseste de la Bible ayant douze ou treize siècles d'antiquité. Il a publié : Mathema-