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sous la figure d'une jeune femme, la tête surmontée de cornes ou d'un globe lunaire, assise et allaitant Horus; elle a pour attributs le sistre et le lotus. L’Égypte célébrait en l'honneur d'Isis des mystères, qui se répandirent dans la Grèce et l'Italie, et que l'on croît les mêmes que ceux de Cybèle. Elle avait des prêtres nommés Isiaques. On voit les mystères d'Isis représentés sur la Table Isiaque. V. ce mot.

ISKANDERIEH. V. ALEXANDRIE et SCUTARI.

ISKANDEROUN. V. ALEXANDRETTE.

ISKARDO, v. d'Asie, dans l'Himalaya, sur le Ht-Indus, à 190 k. N. O. de Leh, est la capit. d'un petit État indépendant. Commerce assez important.

ISKER, OEsus. riv. de la Turquie d'Europe (Roumélie), naît dans le sandjak de Sophia, coule au N. E., et se jette dans le Danube, après un cours de 270 k.

ISLA (le P. Jean de L'), jésuite espagnol, né en 1714 à Ségovie, m. en 1783, a composé des ouvrages satiriques dans le genre de Rabelais : le plus remarquable est la Vida de fray Gerundio, Madrid, 1758, où il critique avec esprit le mauvais goût et les ridicules des prédicateurs de son temps. Il traduisit le Gil Blas de Lesage, y ajouta une suite, et voulut faire croire que l'ouvrage avait été primitivement composé en espagnol : cette mystification fit quelques dupes.

ISLAM-ABAD, v. de l'Inde anglaise (Calcutta), sur le Tchittagong, à 13 kil. de son emb., et à 215 kil. S. E. de Dacca; 12 000 hab. Construction de gros navires; canevas de coton. — Les Portugais connurent cette ville dès le XVe siècle; ils la nommaient Porto-Grande. Elle appartint successivement aux rois afghans du Bengale, aux radjahs d'Arakan, enfin aux Mongols depuis 1666. Les Anglais essayèrent vainement de la prendre en 1689; elle leur fut cédée en l760.

ISLAMISME (de l'arabe islam, soumission à Dieu), nom par lequel on désigne la religion de Mahomet.

ISLANDE, Iceland (c.-à-d. terre de glace), grande île de l'Océan arctique, située entre l'Europe et l'Amérique, par 63° 7'-66° 44' lat. N. et 18° 40'-27° 54' long. O., au N. O. de l’Écosse et à l'E. du Groenland; 390 kil. sur 310; 50 000 hab. env. (on en a compté plus de 100 000); v. capit., Reikiavik (c'était précédemment Skalot). Cette île appartient au Danemark; elle est partagée en trois amter ou bailliages, Sonder-Amt, Vester-Amt et Norder-og-Oster-Amt, qui ont pour chefs-lieux Reikiavik, Stappen et Madruvel. Ses côtes offrent une multitude de caps et de golfes étroits; on distingue, parmi les caps, le cap Nord au N. O., le cap Langoness au N. E., et les caps Hékla, Reikianess et Ouvardaness à l'O. ; parmi les golfes, le Skaga-fiord et le Hval-fiord au N., l'Isa-fiord, l'Arnar-fiord, le Tseyde-fiord et le Sona-fiord à l'O. L'Islande présente l'étrange contraste de glaces éternelles à sa surface et d'un vaste amas de feu dans son sein : on y compte dix volcans en activité, dont le plus connu est l'Hékla (1736m) et le plus élevé le Jokul (2080m); on connaît 44 éruptions depuis l'an 1000 jusqu'en 1860, époque de la dernière. On trouve dans diverses parties de l'île des jets d'eau bouillante, mêlée de pierres et de boue : les plus importants sont le Grand-Geyser et le Strok. Les principales rivières de l'Islande sont la Laxaa, la Thiorsaa, la Skaptaa; on y voit aussi un grand nombre de lacs dont quelques-uns exhalent des vapeurs et de la fumée. Le climat de cette île est plus tempéré qu'on ne pourrait le croire ; on y récolte un peu de grains, des pommes de terre et du lichen ; mais elle est presque entièrement dépourvue de bois. On y élève des bœufs, des vaches, la plupart sans cornes, des moutons qui donnent beaucoup de laine, de petits chevaux de bonne race, des rennes; on y chasse des renards dont la fourrure est estimée; la pêche que l'on fait sur les côtes est très-productive. Les montagnes renferment des mines de fer, de cuivre, de plomb, et surtout du soufre, du porphyre, du cristal de roche, des onyx, des calcédoines, des agates ; les prairies fournissent de la tourbe et du bois fossile. Les Islandais sont de taille moyenne et peu vigoureux ; ils sont probes, fidèles, hospitaliers, et tiennent extrêmement à leur patrie; ils ont peu d'industrie, et ne savent que fabriquer des étoffes grossières et préparer les cuirs. Leur langue est un dialecte norvégien, l'anc. langue des Scandinaves, qu'ils ont conservée dans sa pureté : ils ont une poésie assez riche : l’Edda et plusieurs des Sagas (V. ces mots) ont été rédigés chez eux. Ils professent la religion réformée. — Les anciens ne connaissaient probablement pas l'Islande, bien qu'on ait voulu voir en elle l’Ultima Thule. En 861, le pirate norvégien Naddod (ou, selon d'autres, le Suédois Gardar, en 863) découvrit cette île, alors déserte, et lui donna le nom de Sneeland (terre de neige), changé bientôt en celui d’Iceland. De 868 à 874 plusieurs seigneurs, mécontents de la tyrannie d'Harald, quittèrent la Norvège et vinrent fonder en Islande la 1re colonie sous la conduite d'Ingolf. En 928 la colonie était déjà florissante et possédait une sorte de gouvernement aristocratique. En 996, le Christianisme y fut introduit. L'île resta paisible et indépendante jusqu'en 1261 : une révolution la soumit alors à la Norvège. L'union de Calmar la fit passer sous la domination des Danois, qui la possèdent encore auj. En 1530, la Réforme et l'imprimerie s'y introduisirent à la fois. Un 1809, un aventurier danois, George Jurgensen, s'empara de l'Islande, avec l'appui de l'Angleterre, et s'en déclara souverain; mais il fut chassé de l'île en 1815. En 1855, le commerce de l'Islande, dont le monopole appartenait à quelques négociants de Copenhague, a été ouvert à toutes les nations.

ISLAY, une des îles Hébrides, dépend du comté d'Argyle: 40 kil. sur 28; 16 900 hab. Montagnes; cuivre, mercure, plomb, émeri, etc. Peu de grains, gros bétail. Beaucoup de cavernes, entre autres la grotte de Sanegmore. — Cette île appartint successivement aux Danois, aux Norvégiens, aux Mac Donald, dits les Lords des Iles, jusqu'au règne de Jacques IV, sous lequel elle passa à la couronne d’Écosse.

ISLAY, v. et port du Pérou (Arequipa), sur l'Océan équinoxial, à 100 k. S. d'Arequipa. Port très-commerçant.

ISLE (l'), riv. de France, naît près de Ladignac (Hte-Vienne), à 2 kil. S. E. de Nexon, baigne Excideuil, Périgueux, Astier, Mucidan et Montpont, et se jette dans la Dordogne, à Libourne, après avoir reçu la Hte-Vézère, la Loue et la Dronne. Cours, 225 kil.

ISLE (l'), ou ISLE SUR LA SORGUE, ch.-l. de cant. (Vaucluse), dans une île de la Sorgue, près de la fontaine de Vaucluse, à. 22 k. E. d'Avignon: 4800 hab. Garance, lainages. — V. ILE et ILLE.

ISLEWORTH, v. d'Angleterre (Middlesex), à 13 kil. S. O. de Londres : 6000 hab. Site pittoresque; belles maisons de campagne, entre autres Sion-House (au duc de Northumberland).

ISLIMNIA, v. de Turquie. V. SELIMNO.

ISLINGTON, v. d'Angleterre (Middlesex), au N. de Londres, se trouve auj. réunie à cette ville par une suite de bâtiments; 35 000 hab. Sources ferrugineuses; laiteries.

ISLY, riv. du Maroc, naît au S. d'Ouchda, près des limites de l'Algérie, et se jette dans la Tafna, r. g., après un cours de 100 kil. environ. Le maréchal Bugeaud battit les Marocains sur ses bords, près d'Ouchda. le 14 août 1844, et reçut en mémoire de ce beau fait d'armes le titre de duc d'Isly.

ISMAËL, un des fils d'Abraham, né de l'union de ce patriarche avec Agar, esclave égyptienne qu'il avait prise pour femme du second rang, vint au monde vers 2280 av. J.-C. (l'an 1906, selon la chronologie vulgaire). Après la naissance d'Isaac (2266), il fut, sur la demande de la jalouse Sara, chassé de la maison paternelle ainsi que sa mère; il erra longtemps dans le désert, et se fixa enfin près de Bersabée, à l'extrémité méridionale de la Palestine. Ismaël devint un habile chasseur et un vaillant guerrier. Il épousa une femme égyptienne dont il eut un grand nombre d'enfants ; les Arabes le regardent comme le père de leur nation et l'auteur de leur langue. Il vécut 137 ans.