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taires se révoltèrent une seconde fois, mirent à leur tête son fils aîné (Jacques IV), et lui livrèrent à Bannockburn une bataille dans laquelle il périt. — IV, fils du préc., lui succéda à 16 ans, en 1488, défit les nobles révoltés, fit la guerre à Henri VII et à Henri VIII, rois d’Angleterre, se ligua avec Louis XII contre les Anglais, et fut tué à la bat. de Flodden, livrée à Henri VIII (1513). Il avait épousé en 1503 Marguerite, fille du roi d’Angleterre, Henri VII ; ce mariage donna naissance aux droits de Jacques VI sur la couronne d’Angleterre. — V, fils du préc., n’avait qu’un an à la mort de son père (1513). Il prit les rênes du gouvernement à l’âge de 13 ans, et se ligua avec François I, roi de France, contre Charles-Quint. François lui donna en mariage Madeleine, sa fille aînée (1536). Après la mort de cette princesse, Jacques épousa Marie de Lorraine, fille de Claude, duc de Guise (1539), dont il eut Marie-Stuart. Jacques mourut en 1542, laissant la couronne à Marie Stuart. C’était un prince vertueux, ami de la paix et de la religion.

JACQUES I, roi d’Angleterre, né en 1566, fils de Marie Stuart et de H. Darnley, régna d’abord en Écosse sous le nom de Jacques VI, et fut proclamé roi presque en naissant par suite de l’abdication forcée de sa mère (1567). L’Écosse fut gouvernée pendant sa minorité par son oncle le comte de Murray et par son grand-père, le comte de Lennox. Jacques avait des droits sur la couronne d’Angleterre par le mariage de Marguerite, fille de Henri VII, avec Jacques IV, son grand-père : il fut en conséquence reconnu par les Anglais à la mort d’Élisabeth (1603). Il prit le titre de roi de la Grande-Bretagne et fit tous ses efforts pour opérer la réunion définitive des deux royaumes. Comme il était fort hostile aux Catholiques, il se forma contre lui, en 1605, un complot, dit Conspiration des Poudres, qui faillit le faire périr avec le Parlement tout entier : il bannit par suite de cet événement les Jésuites, qu’on accusait d’y avoir pris part, et fit décréter par le Parlement la formule du serment d’allégeance qui refusait au pape tout droit de déposer les rois et de délier les sujets du serment de fidélité. D’une humeur très-pacifique, il laissa l’Autriche dépouiller de ses États l’électeur Frédéric V, mari de sa fille Élisabeth (1621-23). Il maria son fils aîné, Charles I, à Henriette de France, fille de Henri IV (1625), et mourut peu après. Ce prince eut d’indignes favoris, parmi lesquels on cite Robert Carr, duc de Somerset, et Villiers, duc de Buckingham, qui prirent sur lui le plus funeste ascendant. Il prétendit au pouvoir absolu, voulut, au mépris de la constitution, gouverner sans le Parlement, et prépara ainsi la révolution qui éclata sous son successeur. Du reste, il possédait une grande instruction et était surtout versé dans la théologie : ses flatteurs l’avaient surnommé le Salomon de l’Angleterre. Il a laissé quelques écrits, entre autres le Basilicon dôron ou Don royal, un Commentaire sur l’Apocalypse et des Méditations sur l’Oraison dominicale.

JACQUES II, roi d’Angleterre, 2e fils de Charles I, né en 1633, fut d’abord connu sous le nom de duc d’York. Il vécut en Hollande et en France pendant le protectorat de Cromwell. Il rentra en Angleterre avec son frère Charles II lors de la Restauration, et fut appelé, malgré une longue et vive opposition, à lui succéder (1685). Il s’était converti au Catholicisme en 1654, pendant son séjour en France, et, quoiqu’il eût juré en montant sur le trône de ne rien entreprendre contre la religion de l’État, il fut accusé de partialité pour les Catholiques ; ce qui excita un mécontentement universel. Plusieurs conspirations éclatèrent contre lui ; il vainquit et mit à mort le duc de Monmouth et le comte d’Argyle, qui s’étaient mis à la tête des rebelles (1685) ; mais quelques années après, il fut détrôné par son gendre, Guillaume, prince d’Orange et stathouder de Hollande, que les mécontents avaient appelé en Angleterre (1688). Battu sur terre à la Boyne en Irlande, et sur mer à la Hogue, il fut, malgré les secours de Louis XIV, forcé de quitter l’Angleterre ; sa famille tenta vainement depuis de remonter sur le trône. Jacques vint se fixer à St-Germain, près de Paris ; il y tint une petite cour et y mourut en 1701, léguant ses prétentions à son fils Jacques Stuart, dit le Chevalier de St-George.

JACQUES (BAULOT, dit Frère), lithotomiste, né en 1651, à Beaufort (Jura) près de Lons-le-Saulnier, mort à Besançon le 7 décembre 1714, perfectionna la taille et inventa un nouveau procédé qu’il appliqua avec le plus grand succès en France, en Allemagne et en Hollande. Sa méthode est celle qu’on appelle à tort taille anglaise, taille de Rau.

JACQUES BONHOMME. V. JACQUERIE.

JACQUES CŒUR. V. CŒUR.

JACQUES DE L’ÉPÉE (ordre de St-), ordre militaire institué vers 1170, sous Ferdinand II, roi de Léon et de Castille, pour défendre contre les attaques des Maures les pèlerins qui se rendaient à St-Jacques de Compostelle. C’est le plus considérable des ordres militaires d’Espagne. Il avait son principal siège à Uclès en Castille. Sous Ferdinand V, en 1493, la grande maîtrise de l’ordre fut réunie à la couronne d’Espagne. L’habit consiste en un manteau blanc, avec une croix rouge, faite en forme d’épée, fleurdelisée par le pommeau et les croisons.

JACQUES DU HAUT-PAS (Ordre de St-), ordre de religieux hospitaliers, institué en Italie vers 1260, pour faciliter aux pèlerins le passage des rivières, en leur fournissant des bacs. Ils formaient une congrégation dont le ch.-l. était l’hôpital de St-Jacques du Haut-Pas, sur l’Arno, dans le diocèse de Lucques. Cet ordre se multiplia surtout en France, où le pape nomma en 1286 un commandeur général qui résidait à Paris (rue St-Jacques, à l’hôpital de St-Jacques du Haut-Pas). Il fut supprimé en 1672 et réuni à l’ordre de St-Lazare.

JACQUIER (Franç.), minime, savant mathématicien, né à Vitry-le-François en 1711, mort en 1788, professa l’Écriture Sainte au collège de la Propagande à Rome, puis la physique expérimentale et les mathématiques au collège Romain. Il a laissé des commentaires fort estimés sur les Principia mathematica de Newton (en société avec le P. Th. Leseur), Genève, 1740-1742, 3 vol. in-4 ; Institutions philosophicæ, Rome, 1757, 6 vol. in-12 ; des Éléments du calcul intégral, en français, Parme, 1768, 2 v. in-4 ; Trattato intorno la sphera, 1775, etc.

JACUY, riv. du Brésil, sort des monts de San-Ignacio, dans la prov. de Rio-Grande, coule à l’E., et tombe dans le lac dos Patos, après un cours de 450 kil. Affluents : le Vaccahy, le Pardo et le Tacoary.

JADDUS, grand prêtre des Juifs, refusa à Alexandre des secours et des vivres. Le conquérant irrité marcha sur Jérusalem; mais tout à coup, à la vue de Jaddus qui s’avançait à sa rencontre accompagné de tous les Lévites, il s’arrêta et se prosterna à ses pieds, parce que, dit-il, un homme revêtu des mêmes ornements lui était apparu en songe, et lui avait promis l’empire de l’Asie.

JADELOT (Nic.), savant médecin, né à Pont-à-Mousson en 1738, mort en 1793, fut professeur d’anatomie et de physiologie à l’Université de Nancy, et pratiqua son art dans cette ville avec succès. On a de lui, outre plusieurs dissertations sur divers sujets de médecine : Tableau de l’économie animale, Nancy, 1789 ; Sur les causes de la pulsation des artères, 1771 ; Cours d’Anatomie, 1773 ; Physica hominis sani, 1781 ; Pharmacopée des Pauvres, 1784.

JADON, prophète juif. V. JÉROBOAM.

JÆGERNDORF, Carnovia, v. murée des États autrichiens (Silésie), sur l’Oppa, r. g., à 28kil. N. O. de Troppau ; 5300 hab. Château de Lobenstein. Le général russe Apraxin défit aux environs les troupes de Frédéric II (30 août 1757). — Cette ville a donné son nom à la principauté (jadis souveraine) de Jægerndorf, dont la plus grande partie se trouve auj. enclavée dans la Silésie prussienne, tandis que la ville de Jægerndorf elle-même se trouve dans les États autrichiens : cette principauté appartient actuellement au prince de Lichstentein.