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rieuses. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Giles, Oxford, 1847-48, 5 vol. in-8.

JEAN DE PARIS, savant théologien du XIIIe siècle, était dominicain. Dans la dispute entre Philippe le Bel et Boniface VIII, il prit parti pour le roi de France contre le pape. Il fut peu après condamné par une commission d’évêques pour quelques propositions mal sonnantes sur l’eucharistie, et on lui défendit de prêcher et d’enseigner. Il mourut en 1304. On a de lui : De regia potestate et papali ; De modo existendi corporis Christi, etc.

JEAN D’ARRAS, secrétaire du duc de Berry, composa en 1387, par l’ordre de Charles V, et pour l’amusement de la duchesse de Bar, le roman de Mélusine (imprimé pour la 1re fois en 1478, et depuis par Nodot, 1648, et par Ch. Brunet 1854, dans la Biblioth. elzévirienne). Sa Philomèle séraphique, recueil de chansons avec airs notés, a été imprimée à Tournay, 1632 et 1640.

JEAN DE LEYDE, dont le véritable nom est J. Bockelson, chef anabaptiste, était d’abord aubergiste à Leyde. Séduit par les prédications des Anabaptistes, il se joignit à eux dans Munster (1534), chassa l’évêque de cette ville, Waldeck, se fit proclamer roi de la Nouvelle Sion, commit toutes sortes d’excès, établit la polygamie, etc. Il soutint pendant 14 mois un siège dans Munster, et la ville ne fut prise que par trahison. Étant tombé entre les mains de Waldeck, il fut livré au supplice et subit avec courage les plus affreuses tortures, 1536.

JEAN DE CALCAR, peintre, né à Calcar, au duché de Clèves, mort en 1547, fut élève du Titien, qu’il prit pour modèle. Il a dessiné les figures anatomiques de Vésale, et les portraits de la Vie des peintres et sculpteurs par Vasari. On voit de lui au Musée du Louvre un de ses meilleurs portraits, et à Munich une Mater dolorosa. il peignit une Nativité dont Rubens faisait le plus grand cas.

JEAN D’UDINE, peintre italien, né vers 1490, m. à Rome, vers 1564, eut pour maîtres le Giorgione et Raphaël. On voit de lui, à Rome, des fresques remarquables, à Venise, la Présentation au Temple et Jésus parmi les docteurs, à Madrid, des tableaux de fleurs et de nature morte d’une rare perfection.

JEAN dit DE BOLOGNE, sculpteur français, né à Douai en 1524, mort en 1608. alla de bonne heure à Rome pour étudier les grands maîtres. Ayant présenté à Michel-Ange un modèle où il avait mis tout le fini dont il était capable, celui-ci le brisa en lui disant qu’il fallait apprendre à ébaucher avant que de finir. Touché de cet avis, Jean redoubla d’efforts et devint un des meilleurs sculpteurs de l’Italie. Il se fixa à Bologne et y exécuta un nombre infini de statues ; on admire de lui à Florence la statue équestre de Cosme I, les statues colossales de Neptune et de Jupiter, et surtout le groupe représentant l’Enlèvement d’une Sabine. Son Mercure volant (à Rome) est un des chefs-d’œuvre de la sculpture. Le Musée du Louvre possède de lui un beau groupe de Pandore enlevée par Mercure. On lui doit aussi le cheval de bronze qui portait l’anc. statue de Henri IV sur le pont Neuf à Paris.

JEAN DE L’AIGUILLE, chef de partisans. V. HAWKWOOD.

JEAN BART, célèbre marin français. V. BART.

JEAN DE BRUGES, peintre. V. VAN EYCK.

JEAN DUPLAN DE CARPIN, missionnaire. V. CARPIN.

JEAN DE GARLANDE. V. GARLANDE.

JEAN MAYEN, navigateur. V. MAYEN (Jean).

JEAN DE MEUNG, JEAN SECOND, JEAN D’AUTHOS, etc. V. MEUNG, SECOND, AUTHON, etv.

JEAN DE NIVELLE. V. NIVELLE.

JEAN-PAUL, écrivain allemand. V. RICHTER.

JEAN SCOT. V. SCOT.

JEAN DE JÉRUSALEM (Ordre de St-). V. HOSPITALIERS et MALTE (chevaliers de).

JEANNE (Ste). V. Ci-après JEANNE DE FRANCE.

JEANNE DE CHANTAL (Ste). V. CHANTAL.

JEANNE DE NAVARRE, reine de France, fille de Henri I, roi de Navarre et comte de Champagne, épousa en 1284 Philippe le Bel, roi de France, et conserva, quoique mariée à ce prince, l’administration particulière de ses États. Elle chassa de la Navarre les Aragonais et les Castillans, et tailla en pièces l’armée du comte de Bar qui avait envahi la Champagne (1297). Elle m. en 1304. — Sa petite-fille, Jeanne II, épousa Philippe d’Évreux, et régna sur la Navarre de 1328 à 1349.

JEANNE DE BOURGOGNE, reine de France, fille d’Othon IV, comte palatin de Bourgogne, épousa Philippe le Long en 1307, fut, ainsi que sa sœur Blanche et sa belle-sœur Marguerite, enfermée pour adultéra, 1314, mais fut reprise par son mari. Elle mourut à Roye en 1329. On lui doit le collège de Bourgogne à Paris. — Une autre Jeanne de Bourgogne, fille de Robert II de Bourgogne et d’Agnès de France, dernière fille de S. Louis, épousa en 1313 Philippe de Valois. Elle mourut en 1348 à 55 ans.

JEANNE DE FLANDRE, femme de Jean IV, comte de Montfort. Après la captivité de son mari, qui disputait le duché de Bretagne à Charles, comte de Blois, elle continua courageusement la guerre, avec l’appui des Anglais, et soutint deux sièges dans Hennebon (1342 et 1343). Elle eut pour adversaire Jeanne de Penthièvre, comtesse de Blois, que soutenait le roi de France, ce qui a fait nommer cette guerre la Guerre des deux Jeannes.

JEANNE DE PENTHIÈVRE, femme du comte Charles de Blois, fit la guerre en Bretagne après la captivité de son mari, et obtint quelques avantages sur Jeanne de Flandre, comtesse de Montfort (V. l’art, préc.), Elle était nièce du dernier duc de Bretagne Jean III.

JEANNE DE FRANCE ou DE VALOIS, fille de Louis XI, née en 1464, fut mariée en 1476 a Louis, duc d’Orléans (depuis Louis XII), qui ne l’aimait pas, à cause de sa laideur extrême, et qui, devenu roi, la répudia (1498). Cette princesse vertueuse et résignée se retira à Bourges ou elle fonda l’ordre des Annonciades (1500). Elle y mourut en 1505. On la regarde comme sainte et on la fête le 4 février.

JEANNE D’ALBRET, mère de Henri IV, fille et héritière de Henri d’Albret, roi de la Navarre et du Béarn, et de Marguerite, sœur de François I, née en 1528, fut mariée en 1548 à Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, mit au monde en 1553 le prince qui fut depuis Henri IV, succéda en 1555, avec son mari, à son père Henri d’Albret, resta seule maîtresse de ses États héréditaires en 1562, à la mort du duc de Vendôme, et les gouverna avec fermeté. En 1567, elle y introduisit le Calvinisme, qu’elle avait embrassé dès 1556, et depuis elle voua son fils à la défense de la nouvelle doctrine. Attirée à la cour de France sous le prétexte d’un mariage de son fils avec Marguerite de Valois, sœur de Charles IX, elle y mourut en 1572, deux mois avant la St-Barthélemy : on soupçonna qu’elle avait été empoisonnée. Cette princesse, d’une âme forte et d’un esprit cultivé, avait élevé son fils avec le plus grand-soin, et l’avait dignement préparé au grand rôle qu’il a joué.

JEANNE, comtesse de Hainaut (1206-1244). V. HAINAUT (Jeanne, comtesse de).

JEANNE HENRIQUEZ, reine de Navarre et d’Aragon, fille de Frédéric Henriquez, amirante de Castille, fut mariée en 1444 à Jean II, roi de Navarre, alors veuf, et eut de ce prince Ferdinand (dit le Catholique) ; elle fut reconnue en 1458 reine d’Aragon, lorsque Jean II eut succédé dans ce roy. à son frère Alphonse. Jeanne fut pour don Carlos, prince de Viane, enfant du premier lit, une dure marâtre ; elle arma le père contre le fils, et fut même soupçonnée d’avoir empoisonné ce dernier (V. CARLOS). Les Catalans, qui aimaient ce jeune prince, se révoltèrent, et assiégèrent la reine dans Girone : elle fut délivrée par le comte de Foix (1463). Elle combattit en 1467 Jean, duc de Lorraine, qui disputait la Catalogne à son mari, et déploya dans cette guerre de l’activité et de la fermeté : elle mourut l’année suivante, au siège de Roses.