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Werther, du Voyage sentimental, du Vicaire de Wakefield, etc. On a de lui deux belles gravures au burin : le Portrait du général Foy et les Enfants égarés, d’après Scheffer.

JOHN, forme anglaise du nom JEAN.

JOHN-BULL (c.-à-d. Jean Taureau), surnom sous lequel on désigne familièrement le peuple anglais, paraît faire allusion à la probité simple et droite qui distingue l’homme du peuple en Angleterre, et qui se cache sous des dehors rudes et grossiers.

JOHNSON (Samuel), littérateur anglais, né en 1709, à Lichfield (Stafford), mort en 1784, était fils d’un pauvre libraire, et eut longtemps à combattre la misère. Il fut d’abord répétiteur dans une école, puis voulut élever lui-même un pensionnat et perdit le peu qu’il avait. Il se fit alors traducteur à gages, et rédigea en même temps dans le Gentleman’s magazine les séances du Parlement (1740-43). Il commença à se faire remarquer par sa satire de Londres, 1738, et fut chargé en 1747 par une société de libraires de rédiger un Dictionnaire de la langue anglaise : ce grand ouvrage, que l’on regarde comme le modèle du genre, ne fut achevé qu’en 1755. En même temps qu’il y travaillait, Johnson publiait le Rambler ou Rôdeur (1750-52), feuille littéraire et morale, qui eut un grand succès ; en outre, il fournissait des articles à divers autres journaux. En 1758, il publia lui-même le journal The Idler (le Fainéant). Il fit paraître en 1759 Rasselas, ou le prince d’Abyssinie, roman moral qu’il composa en 8 jours, afin d’avoir l’argent nécessaire pour faire enterrer sa mère. Il donna en 1762 une édition de Shakespeare fort estimée, et composa à 70 ans, de 1779 à 1781, la Vie des poètes anglais, l’un de ses meilleurs ouvrages (réimp. par Cunningham, avec notes, Londres, 1855, 3 vol. in-8). Il avait obtenu à la fin de sa vie une pension du roi Georges III, et il passa ses dernières années dans l’aisance. Il fut enterré à Westminster et une statue lui fut élevée dans la cathédrale de St-Paul. Johnson était un homme maladif et morose ; ses écrits portent quelquefois l’empreinte de son humeur. Il est du reste, un des écrivains les plus purs et les plus élégants de l’Angleterre. Ses Œuvres complètes ont été recueillies à Londres par Hawkins, 1787, 11 vol. in-8, et par Murphy, 1796 et 1824, 12 vol. in-8. On a souvent réimprimé son Dictionnaire. Le Rasselas a été trad. en franç. par Mme Belot, 1768 ; par Mac-Carthy, 1817, et par Gosselin, 1820 ; des Morceaux choisis du Rôdeur ont été trad. par Boulard, 1785 ; la Vie des poètes a été trad. en français par E. Didot, 1842. J. Boswell a écrit la Vie de Johnson, Londres, 1791.

JOHNSTON (Janus), chimiste écossais, né en 1796 à Paisley, m. en 1855, alla en Suède étudier la chimie sous Berzélius, professa cette science à l’Université de Durham depuis 1833 jusqu’à sa mort, et fut nommé en 1837 pensionnaire de la Société royale de Londres. On a de lui : Agricultural chemistry and Geology ; Catechism of agricultural chemistry ; The chemistry of common life, ouvrages pleins d’une science aussi attrayante que solide et qui ont eu de nombreuses éditions. Sa Chimie agricole a été trad. en franç. par F. Exschaw et Rieffel, 1845.

JOIADA, grand prêtre des Juifs. V. JOAD.

JOIGNY, Joviniacum, v. de France (Yonne), ch.-l. d’arr., dans l’anc. Champagne, à 34 kil. N. O. d’Auxerre, sur l’Yonne et le chemin de fer de Lyon ; 8600 hab. Trib. de 1re inst. et de commerce, collège ; château (bâti par le cardinal de Gondi), église St-Jean, beau quai. Blanc d’Espagne, tanneries et tuileries. - On attribue la fondation de Joigny à Jovin, préfet de la milice romaine (369) ; elle fut au moyen âge le ch.-l. d’un comté qui passa successivement dans les maisons de La Trémoille (1409), de Gondi (1605), de Créqui (1675) et de Villeroy (1703).

JOINVILLE, Jovilia (Joins villa), ch.-l. de cant. (Hte-Marne), à l6 kil. S. E. de Vassy, sur la Marne ; 3500 hab. Filature de coton, usine à fer, serges, toile, etc. Un traité fut conclu à Joinville en 1585 entre le roi d’Espagne et les Ligueurs, portant que si Henri III mourait sans enfant mâle, le cardinal de Bourbon serait appelé à lui succéder à l’exclusion de tout prince hérétique. - Cette ville était jadis le ch.-l. du Vallage (Champagne), et d’une baronnie qui fut possédée au XIIIe siècle par le sire de Joinville (V. ci-après). Henri II érigea cette baronnie en principauté (1552) en faveur de François, duc de Guise. La principauté échut par succession (1688) à Mlle de Montpensier, qui la donna en mourant à Philippe, duc d’Orléans, dans la famille duquel elle est restée : le titre de prince de Joinville est encore auj. porté par un des fils du roi Louis-Philippe.

JOINVILLE-LE-PONT. V. ST-MAUR.

JOINVILLE (Jean, sire de), historien, d’une famille de Champagne fort ancienne, né en 1224, m. en 1318, fut d’abord attaché comme sénéchal à Thibaut, comte de Champagne, puis devint l’ami et le conseiller du roi Louis IX. Il accompagna Louis dans sa 1re croisade, combattit à ses côtés, partagea sa captivité, et lui inspira par sa franchise et la sagesse de ses conseils une telle amitié que ce bon roi ne voulut plus qu’il le quittât. De retour en France, il lui donna une pension et l’admit à sa table ; souvent il le chargeait de l’aider à rendre la justice à ses sujets. Joinville refusa de suivre S. Louis à Tunis et employa les dernières années de sa vie à la rédaction de ses Mémoires. Tout le monde connaît cet ouvrage plein de naturel, de sensibilité et de charme, où le saint roi apparaît dans toute sa grandeur chrétienne. Les meilleures éditions de Joinville sont celles de Ducange, 1668, in-fol. ; de Capperonnier, 1761 (réimpr. par Daunou et Naudet, 1840), de Francisque Michel, 1858, avec notice par Paulin Paris ; et celle de N. de Wailly, 1866.

JOLY (Claude), né à Paris en 1607, m. en 1700, fut d’abord avocat, puis prêtre, et devint chanoine de Notre-Dame. Il suivit le duc de Longueville aux conférences de Munster. Il a écrit de savants ouvrages de théologie, et un Recueil de Maximes véritables pour l’institution du roi, contre la pernicieuse politique du cardinal Mazarin, 1652, ouvrage qui fut brûlé par la main du bourreau. - Guy Joly, son neveu, conseiller du roi au Châtelet et syndic des rentiers de l’hôtel de ville de Paris, fut longtemps secrétaire et confident du cardinal de Retz ; puis s’attacha au parti de la cour. Il a laissé des Mémoires historiques (de 1648 à 1665), publiés en 1708 à Amsterdam.

JOLY DE FLEURY (Guill. François), magistrat, né à Paris en 1675, m. en 1756 ; fut avocat général à la cour des aides, et avocat général au parlement de Paris, remplaça en 1717 d’Aguesseau comme procureur général au parlement, et se démit de cette charge en 1746. Il déploya dans ces fonctions une capacité, une éloquence et un zèle qui l’ont placé au rang de nos plus illustres magistrats. - Son 3e fils, Jean François, fut un instant contrôleur des finances après Necker (1781-83).

JOLY (Antoine), auteur comique, né à Paris en 1672, m. en 1753. On a de lui : l’École des Amants, 1718 ; la Femme jalouse, 1726. Il fut nommé en 1753 censeur royal. Il a publié des éditions de Molière, de Corneille, de Racine, de Montfleury, et a rédigé le Nouveau et grand Cérémonial de France, conservé manuscrit à la Bibliothèque impériale (12 vol. in-fol.).

JOLY (Joseph), dit le Père Joly, capucin, né en 1715 à St-Claude (Franche-Comté), m. en 1805, a écrit : Histoire de la prédication, 1767 ; Conférences sur les mystères, 1771 ; Dictionnaire de morale, 1772 ; la Géographie sacrée, 1784, ouvrage estimé ; la Franche-Comté ancienne et moderne, 1779, etc.

JOMANES, riv. de l’Inde anc., auj. la Djomnah.

JOMARD (Edme François), géographe et archéologue, né à Versailles en 1777, m. en 1862, entra à l’École polytechnique dès sa fondation (1794), en