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razin, 1802. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Ramier, Berlin, 1760 ; par Korte, 1803 et 1825. Tieck a recueilli ses Œuvres posthumes, 1821.

KLEIST (Henri de), auteur dramatique, né en 1777 à Francfort-sur-l’Oder, mort en 1811, servit quelque temps dans l’armée prussienne, puis fut employé à Berlin dans l’administration. D’un caractère inquiet et mélancolique, il mena une vie vagabonde et finit par se suicider avec Catherine Vogel, femme qu’il aimait éperdument. On cite parmi ses pièces : Catherine de Heilbronn, le Prince de Hombourg, la Bataille d’Hermann, la Cruche cassée. Il a aussi laissé des Contes, Berlin, 1810. Ses Œuvres complètes ont été publiées par Tieck, Berlin, 1826 et 1859. Bulow a publié sa Vie et ses Lettres, 1848.

KLEPHTES (c.-à-d. brigants), nom donné en Grèce, surtout en Thessalie, aux montagnards belliqueux qui, après avoir été longtemps combattus par les Armatoles, les virent s’unir à eux pour assurer l’indépendance de la Grèce en 1821. V. PALLIKARS.

KLIAZMA, riv. de la Russie d’Europe, naît dans le gouvt de Moscou, court au N. E., puis à l’E., passe à Wladimir et tombe dans l’Oka au-dessous de Gorbatov (Nijnéi-Novgorod) ; cours, 570 kil.

KLINGENTHAL, bourg du Bas-Rhin, sur l’Ehn, à 23 kil. N. O. de Schelestadt ; 1500 hab. Manufacture impériale d’armes blanches ; outils pour artillerie et marine, instruments aratoires, coutellerie ; objets en cuivre rouge, martinets.

KLOPICKI (Joseph), général polonais, né en 1772, m. en 1854, combattit sous les ordres de Kosciuszko de 1792 à 1794, participa aux campagnes des Français en Italie, en Espagne et en Russie, et fut blessé a Smolensk. Il quitta le service à la paix et vécut dans la retraits jusqu’à la révolution polonaise de 1830. Il fut alors proclamé dictateur par les Polonais ; mais, ne se fiant pas assez dans l’énergie des siens, il s’effraya de sa propre responsabilité et donna sa démission en 1831 ; il resta cependant à l’armée, et dirigea la bataille de Grochow, où il fut blessé. Il se retira à Cracovie sans y être inquiété.

KLOPSTOCK (Frédéric Gottlieb), poëte allemand, né en 1724 à Quedlimbourg (Saxe), m. en 1803, étudia la théologie protestante à Iéna et devint ministre du culte réformé. Il avait conçu, lorsqu’il n’était encore qu’étudiant, le projet de donner une épopée à l’Allemagne, et il choisit dès lors le sujet du Messie. Les 3 premiers chants de son poème, publiés dès 1748 dans un recueil littéraire, attirèrent sur lui l’attention publique. Encouragé par Bodmer, le rénovateur de la littérature germanique, il vint passer une année auprès de lui à Zurich (1750) ; puis il se fixa à Copenhague, où le comte de Bernstorff lui fit donner par le roi Frédéric V une pension qui assurait son existence. Il quitta Copenhague en 1771, après la disgrâce de son bienfaiteur, et se retira à Hambourg qu’il habita jusqu’à sa mort. Klopstock employa la plus grande partie de sa vie à composer sa Messiade : il en publia 5 chants en 1750 ; 10 autres parurent en 1755, et il la porta enfin à 20 chants en 1773. Il y employa un rhythme nouveau en Allemagne, semblable à celui du vers alexandrin des anciens. Ce poëme fut d’abord reçu avec un enthousiasme universel, mais la ferveur ne tarda pas à diminuer : c’est que, s’il est plein de morceaux sublimes, on y trouve aussi de l’obscurité et des longueurs ; l’action principale est terminée dès le 10e chant, avec la mort du Rédempteur, et les 10 chants qui suivent, quoique offrant de très-beaux épisodes, ne sont nullement nécessaires au sujet. Outre la Messiade, Klopstock a composé des Odes, qui sont un des fondements les plus solides de sa gloire, des Élégies, 3 tragédies, la Mort d’Adam, Salomon, David ; enfin un célèbre chant héroïque et patriotique, le bardit d’Hermann. Il a écrit aussi sur la grammaire allemande, et a fait tous ses efforts pour perfectionner la langue. Ses Œuvres complètes ont été réunies par Gœschen, Leips., 1798-1817, 12 vol. in-8, et par Spindler et Back, Leips., 1840, 18 vol. in-8. La Messiade a été plusieurs fois traduite en français, notamment par J. d’Horrer, 1825, E. de Liebhaber, 1828, et par Mme A. de Carlowitz, 1840. Les Odes choisies ont été trad. par M. Dietz, Paris, 1861. — Klopstock a immortalisé dans ses vers Marguerite Mœller, jeune fille de Hambourg qu’il aima longtemps et qu’il épousa en 1754, il la désigne sous le nom de Cidli et de Meta. Cette femme, qui mourut en 1758, avait elle-même publié quelques écrits : Lettres de morts à des vivants, la Mort d’Abel, tragédie, etc., qui ont été réunis aux œuvres de Klopstock.

KLOSTERCAMP, vge des États prussiens (Prov. Rhénane), dans le gouvt de Dusseldorf, au N. de Dusseldorf et près de Rheinberg. Le maréchal de Castries y battit les Hanovriens en 1760. V. ASSAS.

KLOSTERNEUBOURG, v. des États autrichiens (Autriche), à 11 kil. N. de Vienne, sur le Danube, r. dr. ; 4000 h. Riche monastère d’Augustins, fondé en 1114 ; bibliothèque de 25 000 volumes. Maroquins, dentelles, produits chimiques, raffinerie de sucre, etc.

KLOSTERSEVEN, bg du Hanovre, à 27 kil. S. O. de Stade ; 800 hab. Château. Les Français, après y avoir vaincu le duc de Cumberland (1757), y firent signer une convention par laquelle les Hanovriens s’engageaient à garder la neutralité ; mais cette convention fut bientôt rompue.

KLUBER (J. L.), publiciste allemand, né en 1762 à Thann, près de Fulde, mort en 1839, enseigna le droit aux universités d’Erlangen et de Heidelberg, fit l’éducation du prince de Bade, remplit pour le grand-duc de Bade de nombreuses missions diplomatiques, et fut appelé en 1817 à Berlin par le roi de Prusse, qui le nomma conseiller privé ; mais il quitta bientôt cette cour où il ne pouvait exprimer librement sa pensée. On lui doit la publication des Actes du congrès de Vienne en 1814 et 1815 (Erlangen, 1815-1819, avec un Supplément, 1835) ; le Droit publique de la confédération germanique, 1817, le Droit des gens de l’Europe, 1819 : ces deux ouvrages font autorité.

KNEF, dieu égyptien, le 1er des trois Khaméfis ou dieux suprêmes. C’est la première émanation de l’Être incompréhensible, le principe fécondateur, créateur et bienfaiteur. On lui donne la figure d’un homme au teint bleuâtre, tenant un sceptre à la main, la tête couverte d’un plumage magnifique ; de sa bouche sort l’œuf primitif, qui a donné naissance à tous les êtres. Knef avait des temples célèbres à Canope et à Syène.

KNELLER (Gottfried), peintre de portraits, né en 1648 à Lubeck, m. à Londres en 1723, étudia en Flandre sous Rembrandt, séjourna quelque temps en Italie, puis passa en Angleterre où Charles II le nomma son premier peintre, titre qu’il conserva sous les successeurs de ce prince. Il fit le portrait des plus grands personnages de l’époque, Charles II, Louis XIV, Pierre le Grand, l’archiduc Charles, etc.

KNIP-HAUSEN (seigneurie de), anc. État de la confédération germanique, le plus petit de tous (28 kil. carrés ; 3106 hab.), formait une enclave du duché d’Oldenbourg, et prenait son nom. du vge de Knip-hausen, à 9 kil. S. E. de Jever. — Dans l’empire d’Allemagne, Knip-hausen était une seigneurie immédiate et indépendante. En 1807, la Hollande s’en empara ; en 1810, elle fut réunie à l’empire français et comprise dans le dép. de l’Ems Oriental. En 1813, le grand-duc d’Oldenbourg l’incorpora à ses États, malgré la protestation du comte de Bentinck, qui en était devenu propriétaire. Rendue à celui-ci et déclarée État indépendant en 1826, elle fut définitivement cédée à la maison d’Oldenbourg en 1854.

KNISTENAUX, peuple indigène de l’Amérique du Nord, habite au centre de la Nouvelle-Bretagne, à l’O. du lac Ouinipeg et à l’E. des monts Rocheux. Ils sont au nombre de 20 000 env.

KNITTLINGEN, v. du Wurtemberg (Neckar), à 30 kil. O. de Heilbronn ; 2500 hab. Patrie de Faust, un des inventeurs de l’imprimerie.

KNOLLES ou KNOWLES (Robert), général anglais,